Libreville: Le projet «On fait ça pour l’histoire» de Corailking recouvert de peinture
Alors que l’arrivée du Covid-19 aura eu le mérite de mettre en lumière les nombreux maux qui gangrènent le secteur culturel, il faut dire que la condition de l’artiste au Gabon vivote depuis des décennies. Entre absence d’une réelle industrie culturelle, difficulté de la mise en application des droits d’auteur et des actes visant à enliser ceux voulant sortir de l’eau, il devient difficile de vivre de son art. Dernier fait en date, les œuvres de l’artiste Corailking qui ont récemment été recouverts de peinture au grand désarroi de ce dernier.
L’Etat n’a jamais cessé de définir la Culture comme le socle du développement d’une Nation, « ce que sa population a en partage, ce qui nous reste lorsque nous n’avons plus rien ». Mais entre les discours et les actes concrets, le fossé demeure bien trop grand, le constat pourrait être amère. Le secteur culturel se porte mal. L’absence d’une réelle politique culturelle fait défaut, ses acteurs ne parviennent toujours pas à profiter du fruit de leur art.
Et la récente « vandalisation » des œuvres du graphiste Corailking vient corroborer ces propos. En effet, alors que l’artiste s’était donné pour mission de donner une nouvelle vie aux murs de certains quartiers du Grand Libreville en y dessinant des symboles relatifs à la culture, il semblerait que le projet ait été stoppé dans son élan. Sur l’axe Sainte-Marie- Rénovation, des individus ont recouvert de peinture les œuvres d’art, gâchant ainsi le travail abattu par le graphiste.
Une situation qu’il n’a pas manqué de déplorer sur sa page Facebook, d’autant plus que des autorisations de la mairie avaient été obtenues. Volonté manifeste de nuire à Corailking ? Colère d’un potentiel rival qui n’aurait pas supporté de voir ces dessins ? Autant de questions qui demeurent et pour lesquelles l’incompréhension quant à de tels agissements est née. Gageons que les autorités municipales prendront attache avec l’artiste afin de lui donner l’occasion de poursuivre son travail pour l’histoire.