Libreville : l’AGASA fait le ménage à Venez-Voir et Bellevue

Alors que les quartiers populaires de Libreville vibrent au rythme de la restauration de rue, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) a ordonné la fermeture de plusieurs établissements dans les quartiers Venez-Voir, Bessieux et Bellevue 1 et 2. En cause : de graves manquements aux règles élémentaires d’hygiène, exposant les consommateurs à des risques sanitaires majeurs.
Des gargotes devenues bombes sanitaires. Dans une série de contrôles inopinés menés ces derniers jours, les agents de l’AGASA ont dressé un constat sans appel : nombreux sont les gargotes et petits restaurants de quartier qui ne respectent ni les normes d’hygiène du milieu, ni les exigences élémentaires en matière de sécurité alimentaire.
Selon le rapport d’inspection, certaines échoppes de fortune baignaient dans une insalubrité avancée : sols souillés, eaux stagnantes, déchets non évacués, manipulations alimentaires à mains nues, et même absence de suivi médical du personnel. « Nous avons relevé l’utilisation de contenants non alimentaires, ainsi qu’un défaut flagrant d’hygiène corporelle chez les cuisiniers », précise un responsable de l’AGASA, sous couvert d’anonymat.
Une santé publique mise en danger
Ces manquements, considérés comme graves, ont justifié la fermeture provisoire de plusieurs établissements, dans l’objectif de prévenir une éventuelle crise sanitaire. « Il est inadmissible que des aliments destinés à la consommation publique soient préparés dans de telles conditions », a déclaré un agent de l’AGASA, en insistant sur le rôle de l’agence dans la protection des citoyens.
Au-delà des infractions constatées, c’est tout un système informel de restauration qui est mis à nu, souvent toléré pour son rôle social et économique, mais trop rarement encadré. Des milliers de Librevillois se nourrissent chaque jour dans ces établissements à bas coût, où le contrôle sanitaire reste un angle mort de l’action publique.
Sensibilisation ou répression ?
Cette opération coup de poing de l’AGASA s’inscrit dans une dynamique de renforcement des normes d’hygiène alimentaire. L’agence entend désormais systématiser les inspections et multiplier les campagnes de sensibilisation à l’endroit des restaurateurs.
« Il ne s’agit pas de criminaliser les petits commerçants, mais de garantir un minimum sanitaire à tous », a insisté un inspecteur en poste à Bellevue, tout en précisant que des formations seront proposées pour aider les tenanciers à se mettre en conformité.
Un signal fort pour un secteur en quête de régulation
Alors que la restauration de rue est devenue un pilier de l’économie informelle urbaine, cette série de fermetures sonne comme un rappel à l’ordre. L’État entend poser des garde-fous pour éviter qu’un besoin quotidien, se nourrir, ne se transforme en risque permanent.
L’AGASA, par cette action, envoie un message clair : l’accès populaire à la restauration ne doit pas se faire au prix de la santé publique. À charge désormais pour les autorités municipales et sanitaires de prolonger cette vigilance, et pour les restaurateurs de rue d’engager une véritable révolution de la salubrité.
GMT TV