Libreville : Juste Louango Bouyomeka invoque la Constitution pour justifier les déguerpissements

Alors que les opérations de déguerpissement menées à Plaine Orety suscitent des réactions contrastées dans l’opinion, Juste Louango Bouyomeka, ancien conseiller du président de la Transition, a rappelé ce lundi 9 juin 2025, sur son compte Facebook, les fondements juridiques encadrant toute atteinte au droit de propriété. Une mise au point qui renvoie à l’article 20 de la Constitution gabonaise.
Face à l’émoi provoqué par les récentes opérations de déguerpissement dans certains quartiers de Libreville, l’ancien conseiller Juste Louango Bouyomeka a choisi de convoquer le droit constitutionnel pour alimenter le débat. Dans une publication sobrement intitulée « La nécessité publique s’impose pour une amélioration du cadre de vie et de l’environnement de travail », il cite in extenso l’article 20 de la Constitution gabonaise, qui garantit le droit de propriété tout en encadrant strictement ses éventuelles limitations.
« Tout citoyen gabonais, aussi bien seul qu’en collectivité, a droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige et sous la condition d’une juste et préalable indemnisation », rappelle le texte fondamental.
Une légitimation encadrée par la loi
En s’appuyant sur ce cadre juridique, Louango Bouyomeka rappelle que si la puissance publique peut engager des opérations de déguerpissement pour cause d’utilité publique, celles-ci doivent impérativement respecter deux conditions : la constatation légale de la nécessité publique et le versement préalable d’une indemnisation juste.
« Les expropriations immobilières engagées pour cause d’utilité publique […] sont régies par la loi », précise également l’article cité, suggérant que tout excès dans l’application de ces mesures pourrait se heurter à une contestation fondée juridiquement.
Entre droit constitutionnel et impératifs d’aménagement
La prise de position de Juste Louango Bouyomeka intervient alors que plusieurs voix, issues tant de la société civile que des partis politiques, dénoncent la brutalité des déguerpissements opérés dans la capitale, sans accompagnement social suffisant ni transparence sur les indemnisations.
Si la nécessité de réorganiser l’espace urbain de Libreville semble faire consensus, cet appel au respect du droit constitutionnel sonne comme un rappel à l’ordre adressé au gouvernement : l’urgence d’aménager la ville ne saurait justifier une négation des droits fondamentaux des citoyens.
En pleine phase de transition politique, le Gabon est donc face à un dilemme de gouvernance : comment concilier utilité publique et justice sociale ? Une question à laquelle seuls les actes concrets du gouvernement permettront d’apporter une réponse crédible.
GMT TV