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Libreville : fermeture du Centre Culturel Mighoma, un nouveau coup dur pour la scène artistique

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Après plusieurs années de lutte pour maintenir en vie le Centre Culturel Mighoma (CCM), sa fondatrice, l’artiste et sénatrice de la Transition Annie Flore Batchiellilys, a annoncé avec émotion la fermeture définitive de cet espace. Faute de financements et confronté à un taux de fréquentation insuffisant, le centre tire sa révérence, laissant Libreville sans véritable lieu de rayonnement culturel.

C’est un constat amer que l’artiste a partagé : « C’est une partie de moi qui s’arrache. Mais je ne peux plus continuer », a confié Annie Flore Batchiellilys, reconnaissant avoir consacré l’essentiel de ses revenus de sénatrice pour tenter de combler un gouffre financier devenu insoutenable.

Un projet visionnaire mais fragilisé

Inauguré avec l’ambition de « réconcilier la créativité, la tradition et l’innovation au service du Gabon », le CCM avait été pensé pour accueillir entre 100 et 300 personnes dans une atmosphère conviviale et chaleureuse. Doté d’espaces adaptés aux spectacles, ateliers et formations immersives, il se voulait un laboratoire d’expression artistique et un trait d’union entre générations.

Avec pour devise « L’art au cœur de la cité », le centre avait pour mission de restaurer et valoriser les valeurs culturelles gabonaises, en valorisant aussi bien les musiques et danses traditionnelles que les disciplines contemporaines.

Une perte pour la vie culturelle de Libreville

Si le public avait accueilli favorablement le projet, la réalité économique a rapidement rattrapé l’initiative. Le manque de financements pérennes et une fréquentation en deçà des attentes ont miné le fonctionnement de l’institution. « Toutes les charges de fonctionnement étaient devenues un gouffre », a reconnu la fondatrice.

Cette fermeture laisse Libreville sans centre culturel opérationnel. L’Institut français du Gabon (IFG), unique autre structure de référence, est lui aussi fermé pour rénovation. Une situation qui met en lumière la précarité des infrastructures culturelles et l’urgence d’une politique publique de soutien.

L’appel à une politique culturelle nationale

Au-delà de la fermeture du CCM, c’est toute une réflexion sur la place de la culture dans la société gabonaise qui se pose. Pour Annie Flore Batchiellilys, la pertinence et l’utilité d’un tel espace demeurent intactes : « Bien que l’aventure s’arrête, la pertinence et l’utilité d’un tel espace culturel pour notre communauté restent d’actualité », a-t-elle écrit.

Dans un pays où la jeunesse représente la majorité de la population, la disparition du CCM sonne comme un signal d’alarme. La question est désormais posée : qui prendra le relais pour offrir aux artistes et au public gabonais un lieu de création, de transmission et de rayonnement culturel ?

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