Libreville : «Boulevard de la Transition», les premières démolitions lancées sous escorte sécuritaire

Annoncé depuis près de dix ans, le projet structurant du « Boulevard de la Transition » est enfin entré dans sa phase concrète. Le 2 juin 2025, les premières opérations de libération de l’emprise ont été lancées dans la capitale gabonaise sous l’œil vigilant des forces de défense et de sécurité. Objectif : fluidifier le trafic urbain et construire une cité administrative moderne au cœur de Libreville.
Initié en 2015, mais longtemps resté lettre morte, le projet du « Boulevard de la Transition » sort enfin des limbes. À l’appel du ministère des Travaux publics, dirigé par Edgard Moukoumbi, les engins du Génie militaire sont entrés en action ce lundi, procédant aux premières démolitions d’installations situées sur le tracé de la future voie rapide. Une avancée tangible après une décennie d’attente, de promesses non tenues et de doutes chez les populations.
Entre espoir de modernité et frustration des riverains
Le projet, qui reliera le Centre hospitalier universitaire Fondation Jeanne Ebori à l’Assemblée nationale en passant par le quartier de Plaine Orety, soulève néanmoins des tensions. Plusieurs riverains concernés par les démolitions ont exprimé leur désarroi face à la soudaineté de l’opération, malgré les notifications officielles. « Un délai supplémentaire aurait été nécessaire pour mieux se préparer », confient certains.
Mais du côté du gouvernement, le ton est ferme. « Ce dossier date de 2015. Les familles ont été sensibilisées, les indemnisations ont été réglées. Mais les gens ont toujours pensé que rien ne se fera. Le laxisme est terminé, nous devons développer notre pays », a martelé le ministre Edgard Moukoumbi. Il a tenu à préciser que seuls les ouvrages situés dans l’emprise directe du projet sont concernés, et que les interventions sécuritaires visent à éviter les débordements.
Un chantier stratégique pour la mobilité et l’aménagement urbain
Au-delà des démolitions, le « Boulevard de la Transition » s’inscrit dans une ambition de transformation urbaine à grande échelle. La future voie rapide entend désengorger le deuxième arrondissement de Libreville, tout en structurant l’espace autour d’une cité administrative moderne à Plaine Orety. Ce pôle regroupera plusieurs services de l’État dans un cadre optimisé.
Dans un contexte où la capitale peine à absorber la densité croissante du trafic et à offrir des infrastructures adaptées, ce chantier représente un signal fort de la volonté du gouvernement de la transition de « passer à l’action », conformément aux engagements du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Reste désormais à tenir le calendrier, éviter les débordements et veiller à ce que le développement ne se fasse pas au prix du chaos social.
GMT TV