Libreville : Apendo Ndifo interpelle le président Oligui Nguema sur les «dérives électorales» dans le 2ᵉ arrondissement

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, Apendò Ndifo Serge Curtis, colistier sur la plateforme Engagés pour le 2ᵉ arrondissement aux côtés de Placide Aubiang Nzeh, dénonce de graves irrégularités lors du scrutin du 27 septembre 2025. Entre bureaux de vote ouverts jusqu’à l’aube, disparitions d’électeurs des listes et écarts flagrants entre enveloppes et votants, le candidat estime que la promesse d’une 5ᵉ République de justice et de dignité est déjà menacée.
« Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République Gabonaise, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA
Monsieur le Président,
Permettez-moi, tout d’abord, de vous adresser mes plus sincères félicitations pour votre brillante intervention lors de la 80ᵉ Assemblée Générale des Nations Unies aux États-Unis. Vous avez porté haut la voix de l’Afrique et celle de notre cher Gabon avec dignité, clarté et conviction. En vous écoutant, j’ai ressenti une fierté profonde d’être Gabonais. Vous avez ravivé en moi l’espoir d’un avenir meilleur : celui d’un Gabon réconcilié avec ses valeurs, ses enfants et ses ambitions.
Votre discours m’a convaincu que notre pays s’engageait sur une voie nouvelle : celle des opportunités pour tous, sans distinction de classe sociale ou d’appartenance politique. Une voie où rêver grand n’est plus un privilège, mais un droit.
Je suis un enfant du 2ᵉ Arrondissement, SEKIANI, né à Nkembo, élevé dans les rues du marché, forgé par les petits boulots : aide-maçon, casseur de cailloux, nettoyeur de marché, éboueur… Avec mon frère de toujours, AUBIANG NZEH CLAUDEL PLACIDE, nous avons grandi avec un rêve commun : celui de servir notre communauté et de bâtir un Gabon plus juste.
J’ai été militant du PDG, convaincu qu’un changement pouvait s’opérer de l’intérieur. On m’appelait le « PDGiste rebelle », un surnom qui m’a valu l’exclusion des cercles de nomination et l’oubli dans les opportunités professionnelles. Mais le 30 août 2023, votre parole m’a libéré. Elle m’a donné le courage de quitter ce parti et de croire en un Gabon nouveau, celui que vous incarnez.
Avec foi et détermination, nous avons mené votre campagne dans le 2ᵉ Arrondissement, sans relâche : porte-à-porte, causeries, rencontres… Nous étions là, convaincus que notre engagement contribuerait à votre victoire. L’un en tant que Coordinateur Général des Bâtisseurs, l’autre comme Coordinateur Général Adjoint en charge du scrutin.
Mais à la création de votre parti, nous n’avons pas retrouvé l’esprit de renouveau que vous nous aviez inspiré. Les choix opérés pour représenter notre arrondissement ne reflétaient ni la vision d’une nouvelle classe politique, ni les aspirations des populations locales. Nous avons donc décidé de vous accompagner autrement, en restant fidèles à vos idéaux, mais en agissant en dehors des structures partisanes.
Notre arrondissement souffre, Monsieur le Président.
L’eau y est un luxe inaccessible. Les infrastructures sont absentes. Le chômage gangrène nos quartiers. La délinquance progresse. L’éclairage public est défaillant, voire inexistant. Les personnes âgées sont oubliées. Le marché est mal géré. Les politiques sociales favorisent les étrangers en quête de main-d’œuvre moins chère. Il n’existe même pas d’établissement secondaire.
Face à ces maux, nous avons agi : éclairage de certaines zones, soutien à des femmes entrepreneures, construction de ponts… Avec peu de moyens, mais beaucoup de volonté. Nous avons mis en place un projet de société réaliste, présenté le 22 mars 2025 lors des Assises des Jeunes du 2ᵉ Arrondissement, qui ont réuni plus de 500 jeunes et des chefs de quartiers de toutes les zones.
Et pourtant, le 27 septembre 2025, notre rêve a été brisé. Ce jour-là, les urnes ont été tripatouillées sans vergogne :
• Des bureaux de vote ouverts jusqu’au lendemain à 6 h, voire 7 h du matin ;
• Des procès-verbaux transmis à des assistants absents ;
• Des écarts flagrants entre le nombre d’enveloppes et les votants inscrits ;
• Absence d’affichage des listes électorales dans plusieurs centres de vote, empêchant les électeurs de vérifier leur inscription ;
• Disparition inexpliquée de nombreux noms, certains électeurs inscrits ne figurant plus sur les listes ;
• Et, plus grave encore, la liste électorale manquait purement et simplement des personnes dont le nom de famille commence par la lettre « O » jusqu’à « Z », privant ainsi une partie entière de nos concitoyens de leur droit de vote.
Ces irrégularités, si grossières qu’elles ne cherchaient même plus à se cacher, ont donné le sentiment d’une 5ᵉ République déjà confisquée.
Je dis NON, Monsieur le Président.
Ce n’est pas le Gabon que vous nous avez promis. Ce n’est pas la République de justice, de dignité et de souveraineté populaire que vous incarnez. Nous refusons de croire que ces dérives puissent prospérer sous votre regard.
Excellence, je reste convaincu que vous êtes l’homme de la situation. Les Gabonais croient en vous. Je crois en vous. Et je sais qu’avec votre leadership, notre pays retrouvera ses lettres de noblesse.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération et de mon engagement sincère pour un Gabon meilleur.
APENDO NDIFO SERGE CURTIS
Candidat colistier – Plateforme ENGAGÉS POUR LE 2ᵉ ARRONDISSEMENT DE LA COMMUNE DE LIBREVILLE
Aux côtés de la tête de liste aux élections locales AUBIANG NZEH CLAUDEL PLACIDE, candidat aux législatives au 1er siège du 2ᵉ Arrondissement de la commune de Libreville. »
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