Libreville: 2 détenus à la barre après 6 et 8 ans de détention préventive
Il aura fallu 8 ans pour l’un et 6 années pour l’autre de détention préventive pour que Rodrigue Ngoua Biyoghe et Marcia Gladin Boulondo soient enfin présentés à la barre pour répondre des accusations portées à leur encontre. Les individus ont été reconnus coupables de vols commis séparément avec usage d’armes blanches et condamnés à 5 et 8 ans de réclusion criminelle. Compte tenu du temps passé derrière les barreaux avant le jugement, le premier braqueur devra encore rester en prison pendant 5 mois avant d’être libéré tandis que le second a été relâché, rapporte le quotidien L’Union.
C’est une énième détention préventive abusive qu’ont dû subir deux compatriotes qui s’étaient rendus coupables de vol commis à l’aide d’armes blanches en 2014 et en 2010 dans la capitale gabonaise. La première affaire concerne Marcia Gladin Boulondo Mouwendji qui après être monté dans un taxi à qui il aurait proposé 4 000 FCFA pour se rendre à Bikele aurait immobilisé le conducteur à l’aide d’un couteau aidé de son acolyte. Les deux hommes auraient ainsi dépouillé le chauffeur de 13 000 FCFA. Le lendemain une plainte sera déposée et les braqueurs seront interpellés puis écroués à la prison centrale de Libreville.
La seconde affaire concerne Rodrigue Ngoua Biyoghe qui en association avec le dénommé Issa toujours en fuite aurait dépouillé Leonard Tchen Moubikou de 3 téléphones, un appareil photo, un dictaphone et la somme de 480 000 FCFA. C’est 6 ans après que le délinquant est arrêté par les éléments de la Police judiciaire et il est placé sous mandat de dépôt en 2015. Lors de son audition, le jeune homme est informé qu’il risque jusqu’à 20 ans de prison et peut passer 13 ans de plus en détention mais au terme des débats, il écope de 5 ans et sa libération immédiate est ordonnée.
Au-delà de ce dénouement, il y a une fois de plus, et de trop, le problème de la détention préventive qui excède très souvent la peine prévue pour le délit commis. Une situation due à l’anomalie administrative qui règne au sein de l’appareil judiciaire. Les seules victimes étant les détenus, le gouvernement gagnerait à accélérer les procédures judiciaires afin que la lenteur en matière de jugement ne soit plus pointée du doigt.