Les pays de la CEMAC épinglés pour leur mauvaise gouvernance par le Chandler Institute
Cameroun, Tchad, Gabon, République centrafricaine, Guinée équatoriale, République du Congo, de ses six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), aucun n’a su intégrer le top 20 africain du nouvel Indice Chandler Good Government (CGGI). Présenté comme le plus complet au monde à travers sa méthodologie, cet indice a notamment évalué au cours de l’année écoulée, la compétence et la fiabilité de 104 gouvernements à travers le monde.
Créé par le Chandler Institute of Governance (CIG), organisation internationale à but non lucratif basée à Singapour, le tout premier Chandler Good Government Index a été présenté ce lundi 26 avril. Défini comme le plus complet au monde puisque mêlant des aspects liés à la fois au leadership et la prospective, à la robustesse des lois et des politiques publiques, à la solidité des institutions, mais également à la gestion financière, l’attractivité du marché, l’influence et la réputation mondiale, cet indice vient de mettre à mal les principes de gouvernance en zone CEMAC.
En effet, dans son classement réunissant les gouvernements de 104 pays en fonction de leurs capacités à « investir du temps et de l’énergie dans l’amélioration des compétences des fonctionnaires et des structures au sein desquelles ils opèrent afin d’offrir un avenir meilleur et plus durable », le CIG a fait du Rwanda, le pays le mieux gouverné du continent (53ème à l’échelle mondiale). Suivi par le Botswana, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Ghana, l’Egypte, la Tunisie, la Namibie et le Kenya qui ferme ce top 10, « le pays aux milles collines » se voit donc récompenser de son modèle socio-économique, contrairement aux pays de la CEMAC.
Pis, si l’on étend cette analyse à la région dans son ensemble, aucun pays d’Afrique centrale ne sort du lot, alors même que cette partie du continent dispose de la grande majorité de ses richesses. Répartis principalement entre l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est, l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb, les pays les mieux gouvernés se situent donc dans ces régions qui partagent quasiment toutes, un « passé douloureux ». Victime de ses tares avec principalement la mauvaise gestion des finances publiques à l’image du Gabon, l’Afrique centrale doit donc irrémédiablement améliorer sa gouvernance pour « développer les talents, le leadership et les capacités de service public ».
Partant du principe que « les pays bien gouvernés attirent les capitaux et les talents, ce qui favorise l’innovation sur le marché, conduisant à des entreprises fortes et à des économies dynamiques. Cela permet à son tour un plus grand investissement dans les services publics, créant un cercle vertueux » comme l’a souligné Richard Chandler, fondateur du Chandler Institute of Governance, ces pays devront très vite mettre le pied à l’étrier pour améliorer leur rendement. Un rendement loin d’être optimal et qui justifie grandement le marasme économique dans lequel se trouve la région.