Législatives et locales 2025 : Ndong Sima demande la reprise intégrale des élections

Dans une déclaration sans concession, le président de l’Alliance patriotique, Raymond Ndong Sima, a dressé un procès implacable du scrutin législatif et local du 27 septembre. Qualifiant le processus de « déplorable » et dénonçant une « prime à la fraude », l’ancien Premier ministre estime que les élections doivent être purement et simplement annulées et reprises dans leur intégralité, à l’image de la remise à plat intervenue après les scrutins contestés d’août 2023.
Pour Raymond Ndong Sima, les dysfonctionnements observés ne relèvent pas de cas isolés mais d’un vice général affectant la crédibilité même du scrutin. Il cite pêle-mêle « la composition partisane des bureaux de vote, l’absence de scrutateurs issus de toutes les sensibilités politiques, la transhumance outrancière des électeurs, des listes électorales gonflées de personnes décédées et l’usage massif des procurations ».
Autant d’irrégularités qui, selon lui, rappellent les « failles structurelles » dénoncées depuis des mois et restées sans correctif, malgré les instructions données par le président de la République avant la campagne électorale. « Continuer ce processus, c’est donner une prime à la fraude », a-t-il tranché.
La rupture trahie par le 27 septembre
Dans son intervention, le président de l’Alliance patriotique a directement convoqué l’histoire récente. « En août 2023, les militaires ont annulé l’ensemble du scrutin pour moins que cela. Comment admettre aujourd’hui qu’on puisse tolérer des dérives plus graves encore ? » s’est-il interrogé.
Pour Ndong Sima, l’esprit de rupture porté par la transition est déjà trahi : « On ne peut se satisfaire d’une solution partielle. En 2023, on a annulé tout le scrutin. En 2025, il faut avoir la même cohérence. »
Enquêter, sanctionner, refonder
Au-delà de l’annulation qu’il juge inévitable, l’ancien Premier ministre appelle à « diligenter des enquêtes sérieuses pour identifier et sanctionner ceux qui se sont constitués en véritables associations de malfaiteurs électoraux ». Pour lui, la crédibilité de la Ve République naissante dépend de la rigueur avec laquelle les institutions traiteront ces dérives.
« Le pays ne peut pas bâtir ses nouvelles institutions sur un simulacre. Les Gabonais ont choisi de prendre leur destin en main depuis août 2023. Revenir à un processus frauduleux serait une trahison des valeurs pour lesquelles tant de sacrifices ont été consentis », a-t-il conclu.
Cet appel frontal à l’annulation intégrale place le président de la République face à un choix décisif : entériner des résultats contestés et fragiles, ou réorganiser un scrutin transparent capable de redonner confiance aux citoyens dans la démocratie gabonaise.
GMT TV