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Législatives Diaspora 2025 : le plaidoyer de Guy-Patrick Essongué

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Dans quelques temps se tiendront les premières élections libres de la diaspora. En ma qualité de citoyen libre engagé, d’observateur de la vie politique et surtout de patriote, qu’il me soit permis, au travers de ce manifeste, d’abandonner à votre réflexion, ou tout du moins, de laisser infuser dans vos esprits ces quelques observations.

Déjà peut-être rappeler dans un premier abord que les modalités, les critères pour se présenter à ces élections législatives du 2nd siège diaspora Europe- Etats Unis-Canada-Asie-Océanie ont eu des contours un tantinet flous, opaques. Tout s’est passé comme s’il fallait faire un écrémage par rétention d’informations; Comme s’il fallait prendre certains (notamment les candidats indépendants) de court.

De fait, certaines questions taraudent nos esprits. À savoir:

  • Les député.es auront-ils obligation d’ assister aux sessions parlementaires à Libreville ou tout ça se fera par visioconférences?
  • Les élus auront-ils double résidence?
  • 2 sièges (dont 1 pour l’Afrique) pour ce vaste espace géographique trans-océanique, est-ce suffisant?
  • Quel sera le salaire des futur.es élu.es?
  • Le statut des suppléants, leurs rétributions?
  • Paieront-ils les impôts outre-atlantique ou au Gabon?
  • Qui sont les représentants de la CNOCER, organe chargé de l’organisation des élections en Europe-Etats-Unis-Canada-Asie-Océanie?
  • La durée d’enrôlement et le délai imparti pour la constitution des dossiers des futurs candidats sont- ils suffisants ?
  • Les pays d’accueil ont-ils pris leurs dispositions pour accompagner et collaborer avec les futurs député.es?
  • Quid de leu rôle par rapport au Haut Commissariat de la Diaspora en gestation?

Autant de questions qui restent sans réponse.

L’inclusivité en question commande que nous eussions pris le temps et la peine de consulter toutes les forces vives de la diaspora (Et non pas que celles de Paris et quelques autres villes triées sur le volet) pour dessiner le canevas d’une élection libre, crédible, transparente et apaisée avec un fort engouement à l’instar de ce qui s’est passé avec la présidentielle du 12 avril dernier.

Ensuite, dire que ces législatives ne sauraient être ni le théâtre d’improvisations, de manigances, ni encore moins l’occasion donnée à certains de se produire ou de favoriser tel ou tel autre candidat.e dans une logique de copains et de coquins. L’exigence démocratique qui nous habite du fait d’évoluer dans des Etats de droit commande de se départir de ces sempiternelles pratiques rétrogrades ancrées dans nos moeurs. Ces élections ne sauraient être le réceptacle de ces lubies où la poursuite d’interêts égoïstes , les petits calculs entre amis seraient la norme. Il ne s’agit ni d’un concours de beauté ou d’éloquence, ni d’une élection de président ou présidente d’un club d’amis. Il ne s’agit pas non plus d’une fonction où d’aucuns postuleraient pour venir arranger leurs situations personnelles et financières.

Je ne reviendrais pas sur le rôle crucial qu’a joué notre diaspora dans l’avènement de la libération de notre pays, du moins dans le faisceau de raisons et de motivations qui auront servi de catalyseur; De « trigger ». LIBÉRER LA LIBERTÉ était devenu un slogan, un leitmotiv. Le Trocadero à Paris, les représentations diplomatiques dans plusieurs pays, voire même des hôtels dits particuliers avaient été pris d’assaut afin que nos voix soient entendues et pour que la voie de la raison soit enfin le chemin à emprunter. Toute chose qui a contribué assez efficacement à dévier la mauvaise trajectoire qu’avait pris le pays. Des prises de positions claires, des actes d’une bravoure incommensurable posés au grand jour ou en catimini par activistes ou simples patriotes à travers le monde ont assurément servi de déclencheur dans ce qui allait être un tournant majeur dans l’histoire de notre pays. Le fruit était mûr, il n y avait plus désormais qu’à le cueillir! Chemin faisant, nous avons perdu certains compagnons de luttes dont l’un des plus célèbres dans ce combat diasporique aura été sans nul doute Maître Fabien MÉRÉ (qu’il ait trouvé le repos).

Bien chers compatriotes, de nombreux maux minent encore notre diaspora en dépit des efforts d’unité, de solidarité consentis et orchestrés à la marge par associations et mouvements politiques. Les intérêts partisans et égoïstes comme au bon vieux temps gangrènent celle-ci. Tout est encore question d’affinités, de réseaux. Les égos sur-dimensionnés et le petits calculs entre copains et coquins sont encore monnaie courante. Certains PDGistes reconvertis illico presto en UDBistes, non sans avoir revu leur logiciel mental, risquent d’engendrer une crise de confiance et de crédibilité criarde, générant de facto une certaine défiance vis-à-vis des acteurs politiques. Pour beaucoup, la conviction et l’éthique politique ne seront qu’une vue de l’esprit. Les petites enveloppes empruntent parfois des chemins bien tortueux et d’autres méandres. Le coeur nucléaire de tout ceci est souvent Paris. Même si elle abrite la 1ère représentation diplomatique du Gabon dans le monde, Paris ne saurait être le centre névralgique et décisionnel de TOUT.

Représenter la diaspora, à mon sens, c’est avant tout cerner qu’elle est multiforme, plurielle, multi-ethnique, trans-océanique, trans-continentale; C’est comprendre que celle-ci a été marquée ces dernières années du sceau de luttes tout aussi multiformes, parfois intestines; C’est enfin savoir qu’elle porte les stigmates d’une résistance qui aura été la genèse d’une libération en devenir. Comme je l ‘indiquais plus haut, notre diaspora est hétéroclite. Dans celle-ci il y a des étudiants, des actifs cadres ou simples employés, des personnes à la recherche d’emploi, des chercheurs, des entrepreneurs, des artistes, des compatriotes en fragilités financière et/ou administrative. Parmi tout ce beau monde il est également des gabonais soucieux du développement de leur pays et disposés à y apporter leur pierre, voire à rentrer définitivement si un minimum de conditions sont réunies. Il est donc avant tout question de répondre aux aspirations profondes de ces compatriotes au parcours jalonnés de challenges et forgés par une ou des cultures supplémentaires, des standards ainsi que des exigences démocratiques, économiques, sociales et environnementales plus élevés.

QUID DU BON PROFIL

  • Les critères selon moi:

✅ Être une femme ou un homme établie.e régulièrement dans la zone couvrant la circonscription ,
✅ Une femme ou un homme issu.e de la mouvance de la Résistance de ces dernières années. Ce serait, de mon point de vue, une belle manière de récompenser les efforts de ces compatriotes sans lesquels nous ne serions peut-être pas là aujourd’hui et de rendre hommage à celles et ceux tombés d’une manière ou d’une autre sur le champ de bataille. Je veux bien que l’on mette balle à terre; Que l’on nous parle de grand rassemblement mais on ne fait pas d’union dans le désordre et la précipitation. Disons-nous les vérités! Je vois mal une personne ayant défendu bec et oncle l’ancien régime me représenter aujourd’hui sans qu’il ait fait ouvertement auparavant son mea culpa ou même sans qu’il ou elle ait demandé pardon. Tout comme je vois mal un compatriote ayant combattu pour la libération de notre pays venter les mérites de nos anciens fossoyeurs de la République. Reconnaître les erreurs du passé, c’est faire preuve de maturité politique. Ça passe aussi par une certaine humilité. On ne bâtit pas dans du sable mouvant et ce qui est valable au pays l’est tout aussi pour la diaspora,
✅ Avoir une certaine probité morale,
✅ Avoir côtoyé les milieux associatifs en qualité de responsable ou de membre actif,
✅ Démissionner de toute autre activité, y compris professionnelle, afin de se consacrer pleinement à son mandat d’élu du peuple,
✅ Avoir un au moins un bien au Gabon (Terrain, maison, entreprise ou activité génératrice de revenus). C’est une manière de faire le pont avec le pays,
✅ Parler au moins 1 langue locale, signe son attache avec le Gabon,
✅ S’engager à reverser 10% de ses émoluments aux associations de la diaspora.

  • RÔLE D’UN ÉLU.E***

Il convient de rappeler que le rôle d’un.e député.e s’articule autour de 3 missions essentielles:

1 – Voter les lois,

2 – Contrôler l’action du gouvernement,

3 – Représenter-Défendre ses citoyens.

Plus particulièrement, il/elle devient le VRP de la diaspora et il est attendu ceci:

✓Faire des propositions de lois en faveur de la diaspora,
✓Convaincre les autorités de la nécessité de continuer à accorder des bourses d’études pour les USA-Canada-France. Ceci aux fins d’éviter les fractures technologique, scientifique, voire sociale sur le plan de l’égalité des chances. Le rêve de voir n’importe quels gabonais.es, même issu.es de familles pauvres, se former dans les écoles et universités les plus prestigieuses de la planète, doit demeurer éveillé,
✓Faciliter et encourager l’ entrepreunariat, le retour et l’installation au Gabon via des mesures d’incitations fiscales, des exonérations en douanes et autres mesures,
✓Convaincre nos autorités de mettre en place des dispositifs facilitant l’accès à la propriété au Gabon. D’autres diasporas africaines en bénéficient,
✓Recenser les volontaires au retour au pays et voir quels pourraient être les mesures d’accompagnement,
✓Veiller aux droits des gabonais dans les pays où ils sont installés. Toute chose qui demande un travail de concert avec les autorités consulaires. Certains accords sur les conditions de séjour, de résidence, des gabonais en France par exemple ne sont pas respectés,
✓Trouver des solutions aux nombreux compatriotes en souffrance sur le plan administratif et/ou financier avec une attention particulière sur le cas des étudiants et des compatriotes en situation de handicap. La question de l’irrégularité du versement des bourses revient souvent avec acuité,
✓Travailler de telle sorte que l’ assistance consulaire due aux gabonais ne soit plus q’une simple vue de l’esprit,
✓Parcourir le circonscription dans toute son étendue afin de cerner le vécu et les besoins. À l’heure où je couche ces lignes, Notre compatriote Agnès ANGO (originaire de la ville de Lambaréné) croupit depuis plusieurs années dans les geôles de Jakarta en Indonésie, abandonnée à son triste sort. Il serait du devoir d’un.e élu.e de la diaspora que d’aller s’enquérir de cette situation et de faire un compte-rendu aux autorités compétentes. Nous ne sommes que 2.5 millions d’âmes. Comme dans la nature, tout ce qui est rare est précieux. Appliquons-nous cette maxime!

Porté par l’espérance d’avoir fait le tour des questions essentielles sur le sujet, je laisse ces observations à vos appréciations. Surtout n’hésitez pas à me faire remonter vos remarques dans une dynamique et une logique constructive.

Merci de considérer ce petit manifeste non seulement comme un droit accordé au citoyen que je suis de donner mon point de vue sur les choses de la cité mais aussi comme un devoir d’exigence; Comme une invitation à rentrer de plain-pied dans cette Ve République que nous voulons exemplaire, égalitaire et inclusive.

Bien patriotiquement,

Guy-Patrick ESSONGUÉ,

Patriote et citoyen engagé,
Observateur de la vie politique-Analyste,
Diplômé en Économie Sociale et Solidaire , en Commerce International et en Anglais des Affaires,
Artiste martial diplômé FFKAMA,
Initiateur du cercle associatif virtuel « DÉFI » (DÉFense Identitaire),
Membre de la diaspora Europe

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