Législatives 2025 : UDB et alliés, chacun pour soi Dieu pour tous ?

« Chacun pour soi, Dieu pour tous ! ». Ce proverbe illustre à merveille l’état d’esprit qui semble animer les relations entre l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) et ses partenaires politiques dans la perspective des élections législatives et locales de 2025. De l’Union nationale (UN) au Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), en passant par Les Démocrates (LD) et même le PDG tendance Blaise Louembe, chacun affine ses propres stratégies. L’annonce le 3 août par l’UDB de la liste de ses 145 candidats pour les sièges à pourvoir aux législatives, sans concertation, sonne comme un tournant décisif.

Dès sa création, l’UDB avait pourtant suscité l’espoir d’un rassemblement cohérent autour du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ses alliés traditionnels semblaient enclins à construire une coalition durable, notamment après l’Assemblée générale constitutive du parti. Mais l’alliance annoncée s’est révélée essentiellement institutionnelle, cantonnée à la gestion des affaires publiques dans le cadre de la Transition et du début de la Vème République. En choisissant de présenter des candidats sur l’ensemble du territoire, l’UDB affirme aujourd’hui sa volonté de contrôler le Parlement en solo, quitte à froisser ses partenaires.

Des tensions révélatrices d’un rapport de force électoral

Ce positionnement n’a pas tardé à provoquer des remous. Le RPM, par la voix de son Secrétaire exécutif adjoint Joyce Laffite Ntsegue, a vivement critiqué la présence de « pdgistes réformés » sur la liste UDB. Pour lui, reconstruire le Gabon avec les visages d’hier est une erreur stratégique et politique. Une pique qui illustre la défiance croissante au sein de cette coalition de circonstance.

Les élections du 27 septembre pourraient bien reconfigurer le paysage politique post-transition. Si certains partis alliés venaient à sortir affaiblis du scrutin, leur avenir au sein du gouvernement pourrait être remis en cause. À l’inverse, une percée du RPM ou de l’UN renforcerait leur autonomie politique. En clair, la campagne à venir ne décidera pas seulement des sièges parlementaires : elle posera les premiers jalons du futur équilibre des forces autour du président Brice Clotaire Oligui Nguema.