Législatives 2025 : PDG et UDB se disputent le label « candidats du président »

À deux semaines des législatives et locales des 27 septembre et 11 octobre 2025, la bataille des mots s’invite dans la campagne. Entre le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), les secrétaires généraux Angélique Ngoma et Mays Mouissi affichent deux lectures distinctes mais convergentes autour d’un même enjeu : qui peut revendiquer incarner les « candidats du président » Brice Clotaire Oligui Nguema ?

Angélique Ngoma (PDG) : « Nous sommes tous les candidats du président ». À Libreville, lors de la présentation officielle des 145 candidats du PDG, la secrétaire générale Angélique Ngoma a tenu un discours sans ambiguïté : « Pour avoir eu pour candidat à la présidentielle le président actuel, Brice Clotaire Oligui Nguema, je puis donc, avec votre bénédiction, affirmer que nous sommes tous les candidats du président s’il faut aller voter aux législatives et aux locales. Nous devons le dire et l’admettre : le référendum et l’élection présidentielle sont désormais derrière nous. Et chacun sait que nous avons tous voté “oui” au référendum. Nous avons également voté massivement pour notre candidat Brice Clotaire Oligui Nguema en avril dernier, plébiscité avec 94,85 %. »

En capitalisant sur le plébiscite présidentiel, Angélique Ngoma place les législatives dans la continuité du succès d’Oligui Nguema, et fait du PDG le prolongement naturel du projet présidentiel.

Mays Mouissi (UDB) : « Le président n’a fondé qu’un seul parti »

À Koulamoutou, lors d’une tournée provinciale, Mays Mouissi, secrétaire général de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), a répliqué en termes fermes. « Nous avons élu un Président qui a fondé un parti. Ce Président, c’est le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Dans cette province, il y en a qui laissent penser que le Président a plusieurs partis. Le Président n’a fondé qu’un seul parti. Il n’est Président fondateur que d’un seul parti. Toutes les personnes qui disent le contraire, vous devez voter contre elles », a-t-il martelé, appelant à soutenir exclusivement les 120 candidats de l’UDB.

Pour Mays Mouissi, l’équation est claire : l’UDB est le parti « du renouveau » voulu par le chef de l’État. Ses candidats, dit-il, ont reçu mandat direct du président pour porter sa politique dans les provinces, notamment l’Ogooué-Lolo.

Une bataille de légitimité

Ces deux discours révèlent une lutte d’interprétation autour de la proximité avec Brice Clotaire Oligui Nguema. Le PDG, fort de son enracinement historique et de ses 145 candidats, se présente comme le parti d’accompagnement du président. L’UDB, formation née dans le sillage de la transition, revendique pour sa part une légitimité organique, allant jusqu’à rappeler que le chef de l’État en est le « fondateur ».

Au-delà des mots, cette confrontation traduit l’intensité d’une compétition électorale où chaque camp cherche à capter l’aura présidentielle pour séduire un électorat encore indécis. Les urnes des 27 septembre et 11 octobre trancheront cette bataille de légitimité.