Législatives 2025 : les résultats de la Lopé falsifiés après la proclamation d’Immongault à la télévision ?

Les contestations autour des élections législatives et locales du 27 septembre 2025 ne cessent de s’amplifier, alimentant un climat de suspicion généralisée. À la Lopé, dans le 2e siège, le candidat indépendant Maixant Ndamba a dénoncé ce qu’il qualifie de « manipulation flagrante » des résultats publiés au quotidien L’Union. Selon lui, les chiffres relayés dans le quotidien national L’Union ne correspondent pas aux procès-verbaux officiels de la commission départementale, ni même aux résultats annoncés à la télévision par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, dans la soirée du 29 septembre. Alors qu’il avait été classé en deuxième position, synonyme de qualification pour un second tour face au candidat de l’UDB, Richard Mamiaka, Ndamba s’est découvert rétrogradé à la quatrième place dans le journal L’Union.

Dans un courrier daté du 1er octobre 2025, adressé directement au ministre de l’Intérieur et président de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), le candidat exige des explications. Les résultats publiés par L’Union font état de 320 votants, dont 302 suffrages valides, avec Mamiaka vainqueur dès le premier tour à 50,33 %. À l’inverse, les procès-verbaux départementaux, ainsi que la proclamation télévisée du ministre, annonçaient une participation beaucoup plus élevée, à 91,9 %, avec 1 475 suffrages exprimés. Dans cette version, Mamiaka arrivait certes en tête (38,64 %), mais suivi de près par Ndamba (19,32 %), ce qui impliquait un second tour. Une divergence de chiffres si importante soulève inévitablement des interrogations sur l’authenticité des résultats envoyés au confrère L’Union.

Une suspicion de falsification au cœur du processus électoral

La question centrale reste de comprendre comment les chiffres ont pu être modifiés entre leur annonce publique et leur transcription dans les colonnes du quotidien national, considéré comme le bras officiel de la communication gouvernementale ? Pour Ndamba, il ne s’agit pas d’une simple erreur technique mais d’une tentative délibérée de « voler la victoire au peuple de la Lopé ». Son courrier appelle à une rectification publique par les mêmes canaux de diffusion. Cette posture s’inscrit dans une série de contestations similaires, portées par d’autres candidats à travers le pays, qui dénoncent tous un « pilotage opaque » des résultats par les équipes du ministère de l’Intérieur.

Pour sa part, L’Union a été catégorique : « Nous publions les résultats tels qu’ils nous sont envoyés ». Dans un contexte où la participation annoncée par certains procès-verbaux semble parfois « gonflée » tandis qu’ailleurs elle est « réduite », les électeurs peinent à accorder leur confiance aux institutions censées garantir la transparence du scrutin. L’affaire de la Lopé pourrait ainsi devenir emblématique d’un malaise démocratique plus profond, mettant à l’épreuve la crédibilité du processus électoral de cette année et la capacité des autorités à restaurer un climat de confiance.