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Législatives 2025 : Jean François Ndongou déjà réélu député 

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Président de l’Assemblée nationale de transition depuis le coup depuis le coup d’Etat militaire, Jean-François Ndongou se prépare à faire son retour dans l’arène électorale. Ce poids lourd du Parti démocratique gabonais (PDG) défendra les couleurs de son parti au premier siège du département de Ndolou, dans la province de la Ngounié, lors des législatives prévues le 27 septembre 2025. Mais contrairement à d’autres circonscriptions où la compétition s’annonce serrée, comme à la Dola où Yves Fernand Manfoumbi affrontera le ministre Mays Mouissi, le scrutin à Ndolou se distingue par une absence totale de suspens, Ndongou ne fera face à aucun adversaire.

L’ancien ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo Ondimba bénéficie ainsi d’un scénario quasi inédit, à quelques exceptions près, dans ce scrutin qualifié d’« ouvert » par de nombreux analystes. L’absence de concurrents lui garantit une victoire automatique dès le premier tour. Cette configuration électorale est interprétée par certains comme un signe de sa stature politique, mais elle suscite aussi des interrogations sur les équilibres en jeu dans la stratégie des investitures des partis. En effet, ce siège lui semble acquis avant même que les électeurs ne soient appelés aux urnes.

Un boulevard offert par l’UDB ?

L’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), formation politique du président de la République, a choisi de ne pas aligner de candidat face à Jean-François Ndongou. Ce choix laisse planer le doute sur un éventuel accord tacite entre l’UDB et le PDG, permettant à certains cadres de l’ancien régime de se maintenir au-devant de la scène. En revanche, l’UDB a positionné un candidat sur le deuxième siège du département de Ndolou, renforçant l’idée d’un partage de territoire électoral entre les deux formations. Cette stratégie alimente les critiques des détracteurs du parti présidentiel, qui y voient une volonté de protéger certains caciques du PDG au détriment de l’esprit de renouveau promis par la transition. 

À cela s’ajoutent les accusations persistantes d’opacité visant la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOCER), déjà décriée pour son traitement jugé partial de plusieurs dossiers de candidatures. Quoi qu’il en soit, Jean-François Ndongou s’achemine vers un retour sans embûches au Parlement. Pour cet homme politique chevronné, l’élection législative du 27 septembre ne sera qu’une formalité, renforçant son statut de figure incontournable de la Cinquième République naissante. Mais pour une partie de l’opinion, ce scénario « sans combat » pose un problème de fond, celui d’une démocratie où certains vainqueurs semblent désignés avant même que le peuple n’ait eu l’occasion de s’exprimer.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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