Législatives 2025 : «Ils ont fait pire que le PDG», dénonce Mve Messa face aux fraudes massives

Au lendemain du scrutin du 27 septembre 2025, la colère monte dans les rangs de l’opposition. Fridolon Mve Messa, candidat de l’Union nationale au 2ᵉ siège du canton Mveze et Ntem 1, dénonce une organisation « plus opaque et frauduleuse que sous le PDG », accusant ses adversaires de se balader « avec des carnets de procurations » pour fausser les résultats.
Des procurations détournées de leur usage légal par certains de ses adversaires politiques. « Ils ont fait pire que le PDG. Ils se baladent avec des carnets de procurations », s’est indigné Fridolon Mve Messa dans une déclaration publiée sur Facebook ce 28 septembre. L’opposant fustige une fraude systématisée autour des procurations, pourtant encadrées par les articles 146 et 148 du Code électoral, qui imposent un contrôle strict par les commissions locales.
Or, sur le terrain, de nombreux candidats de l’opposition affirment que ces formulaires ont été monopolisés par certains camps, permettant à des électeurs absents d’être « représentés » de manière fictive par des partisans du parti présidentiel.
Des « électeurs-mercenaires » et des bureaux verrouillés
Cette accusation fait écho à plusieurs autres cas rapportés à travers le pays. Dans le Woleu Ntem comme dans la Nyanga, des bus entiers d’électeurs « transhumants » ont été aperçus arrivant dans des circonscriptions où ils n’avaient aucune attache, afin de voter massivement pour des candidats choisis.
De plus, des formations politiques dénoncent l’absence totale de leurs scrutateurs dans plusieurs bureaux, verrouillés dès l’ouverture par des équipes entièrement acquises au camp présidentiel. « Comment parler de transparence quand on empêche toute vérification indépendante ? » interroge un observateur politique joint par Gabon Media Time.
Des listes électorales toujours « gonflées »
Autre grief récurrent : la présence persistante de noms de personnes décédées sur les listes électorales. Une situation déjà décriée avant le scrutin, mais qui a refait surface le jour du vote, certains bureaux ayant distribué des cartes d’électeurs au nom de disparus. « C’est une fraude organisée. On ne peut pas parler de démocratie dans ces conditions », affirme un proche de Fridolon Mve Messa.
« La démocratie prise en otage »
Pour le candidat de l’Union nationale, ces pratiques traduisent une absence totale de rupture avec l’ancien système. « On nous avait promis une nouvelle ère. Ce que nous vivons est pire. La démocratie est prise en otage par des manipulateurs qui veulent imposer leurs élus à tout prix », a-t-il martelé.
À l’heure où le ministère de l’Intérieur est attendue pour la proclamation des résultats, ces accusations jettent une ombre lourde sur la crédibilité du scrutin. Et pour de nombreux électeurs, un constat s’impose : loin de tourner la page, le Gabon semble replonger dans ses vieux démons électoraux.
GMT TV