Législatives 2025 : Franck Jocktane claque la porte du scrutin partiel de Rennes et exige l’annulation générale

Dans un communiqué officiel rendu public depuis Paris et parvenu à Gabon Media Time, le candidat du parti Ensemble pour le Gabon (EPG), Franck Jocktane, a annoncé son retrait de l’élection partielle prévue ce samedi 4 octobre 2025 à Rennes (France). Une décision lourde de symboles, motivée par le refus de « cautionner une mascarade électorale » après les irrégularités massives relevées lors du scrutin du 27 septembre.
Alors que la CNOCER a décidé de reprendre le vote à Rennes, annulé le 27 septembre, Franck Jocktane et sa suppléante Stéphanie Padonou ont choisi de se retirer purement et simplement. « Participer à cette élection partielle serait cautionner les irrégularités constatées dans tous les centres de vote au Gabon comme en diaspora », a martelé le candidat, rappelant que « les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
Pour Jocktane, le problème n’est pas localisé mais systémique : irrégularités dans les listes électorales, absence de transparence, manquements graves aux obligations légales. Des dysfonctionnements qui, selon lui, entachent la sincérité du scrutin sur l’ensemble du territoire et dans la diaspora.
Une exigence : l’annulation des élections
S’inscrivant dans la ligne de son parti, dont le président avait déjà dénoncé les dérives le 30 septembre dernier, le candidat a appelé à « l’annulation pure et simple des élections ». Pour lui, seule cette mesure radicale permettrait de corriger les failles, restaurer la confiance et poser les bases d’un processus électoral crédible.
« L’essentiel pour moi n’est pas de gagner un siège à tout prix, mais de défendre l’intégrité du processus électoral et les valeurs démocratiques », insiste-t-il, affirmant préférer « rester fidèle aux valeurs de vérité, de dignité et de rupture » plutôt que de briguer une victoire « entachée d’irrégularités ».
Une rupture assumée face au système
En se retirant malgré une avance significative constatée lors du dépouillement partiel annulé du 27 septembre à Rennes, Franck Jocktane envoie un signal fort : la conquête d’un siège ne peut justifier la compromission avec un processus qu’il juge biaisé.
« L’histoire retiendra que, face à l’opportunité d’une victoire, nous préférons rester fidèles à nos valeurs, fidèles au peuple et à l’intérêt supérieur de la Nation », écrit-il dans un passage qui résonne comme un défi lancé aux autorités de transition.
La contestation s’élargit
Cette décision vient s’ajouter aux nombreuses contestations déjà enregistrées à travers le pays, où partis d’opposition, candidats indépendants et même certaines figures proches du pouvoir dénoncent un « chaos électoral ». L’ACER elle-même a reconnu des dysfonctionnements majeurs et recommandé des reprises de vote dans plusieurs circonscriptions.
À quelques jours du second tour, le retrait de Franck Jocktane illustre la fracture profonde entre les institutions organisatrices du scrutin et une partie de la classe politique qui ne croit plus en la sincérité du processus. Une fracture qui, si elle n’est pas corrigée, risque de plomber durablement la légitimité de la Vᵉ République.
GMT TV