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Législatives 2025 : désert effarant au second tour !

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Les élections législatives de 2025 au Gabon, déjà entachées par des controverses au premier tour, ont conduit à un second à un désintérêt massif des électeurs. Des bureaux de vote quasi désertés, des taux de participation abyssaux et des victoires obtenues avec une poignée de suffrages. Tel est le tableau dépeint par cette consultation, qui interroge la légitimité des nouveaux représentants.

Comprendre le peu d’engouement au second tour renvoie inéluctablement au premier tour, où les observateurs avaient dénoncé des irrégularités massives, allant du bourrage d’urnes aux manipulations des listes électorales. Ces « errements flagrants » comme les qualifient les critiques, ont non seulement fait couler beaucoup d’encre dans la presse, mais ont aussi semé le doute chez les citoyens. Le gouvernement, accusé de fermer les yeux sur ces pratiques, n’a pas su restaurer la confiance pour le second tour. 

Députés élus, électeurs absents !

De Libreville à Minvoul on évoque un boycott silencieux qui se serait installé, particulièrement dans les zones urbaines. À Akanda, Owendo et Ntoum, le taux de participation a oscillé autour de 20 %. Une donnée alarmante qui reflète une désaffection profonde pour le processus démocratique. Parmi les explications avancées, le mécanisme de bétail électoral occupe une place centrale. Cette pratique consiste à déplacer en masse des électeurs de la capitale Libreville vers les provinces intérieures, en échange d’une rémunération.

Le but étant de gonfler les votes en faveur de certains candidats. Lors du premier tour, cette stratégie a été déployée à grande échelle, avec des bus affrétés et des paiements en espèces pour mobiliser des électeurs fantômes. Cependant, au second tour, les ressources financières semblent avoir manqué. « Les politiques n’ont plus assez d’argent pour déplacer les électeurs et gonfler les urnes ? », s’est interrogé ironiquement un votant à Akanda devant un des bureaux de vote en hibernation totale. 

Sans ces manipulations, l’engouement artificiel s’est soudainement effondré. Sapristi ! Dans de nombreux cas, les élections se sont déroulées avec à peine 50 votants par bureau, voire moins. Des candidats ont ainsi été élus avec des scores ridicules en termes de voix. Mais ce faible afflux électoral n’est pas seulement un symptôme de lassitude. Les électeurs, las des promesses non tenues et des scandales récurrents, semblent avoir opté pour l’abstention comme forme de protestation.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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