Législatives 2025 : Akure Davain candidat du tandem UDB-PDG au 2e arr. de Lambaréné

Candidat aux législatives dans le deuxième siège de la commune de Lambaréné, le ministre de la Justice, Séraphin Akure Davain, tentera de convaincre ses électeurs sous la bannière conjointe de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) et du Parti démocratique gabonais (PDG). Un ticket inédit qui interroge, au regard de son parcours marqué par une longue opposition au pouvoir déchu.
Élu député du 2ᵉ arrondissement de Lambaréné en 2018, Séraphin Akure Davain s’était imposé comme l’une des figures de proue de l’opposition. Président du groupe parlementaire Les Démocrates à l’Assemblée nationale, il n’hésitait pas à interpeller le régime Bongo-PDG sur la lenteur des projets d’infrastructures. Sa diatribe restée célèbre — « Un an, un kilomètre. Sept ans, sept kilomètres » — contre les travaux interminables de la route PK5–PK12 à Libreville, avait marqué les esprits.
En mai 2023, quelques mois avant la présidentielle, il claque la porte du parti Les Démocrates pour fonder Les Démocrates Libres après une dialogue avec le système Bongo-PDG qui avait fracturé l’opposition à l’époque. Mais le coup de libération du 30 août 2023, qui a renversé Ali Bongo Ondimba, bouleverse le jeu politique. Dans la recomposition qui suit, Akure Davain rallie l’Union démocratique des bâtisseurs, parti porté par le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une candidature aux couleurs paradoxales
Aujourd’hui ministre de la Justice dans le premier gouvernement de la Ve République, il brigue le deuxième siège de Lambaréné avec pour suppléante Brigitte Koumba. Particularité : il arbore à la fois les couleurs de l’UDB et du PDG, formation politique longtemps dénoncée pour sa mainmise sur la vie politique nationale.
Un paradoxe qui ne manquera pas d’alimenter le débat électoral. Ses électeurs, qui l’ont connu dans l’opposition frontale au PDG, ne manqueront pas de l’interroger sur ce revirement.
Au cœur de cette campagne, Séraphin Akure Davain devra convaincre que son choix n’est pas une compromission, mais une stratégie pour peser dans la nouvelle architecture politique. Entre loyauté au projet d’Oligui Nguema et mémoire de ses combats passés, son pari est risqué : rallier sans se discréditer.
GMT TV