Législatives 2025 : à Franceville, entre alliances contre-nature et face-à-face musclés entre le PDG et l’UDB

À quelques jours des élections législatives et locales des 27 septembre et 11 octobre 2025, la commune de Franceville, chef-lieu du Haut-Ogooué, s’impose comme l’un des épicentres politiques du scrutin. Entre alliances inattendues et duels frontaux, les bizarreries des candidatures interrogent sur les calculs des deux principales formations en lice : le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB).

Premier arrondissement : un duel assumé. Dans le premier arrondissement, la bataille sera claire. Le PDG mise sur Léandre Anoué Kiki, accompagné de Georgette Kalouoni, pour défendre ses couleurs. En face, l’UDB aligne Edgard Malibala et sa suppléante Edwige Ntsanga. Un duel qui illustre la confrontation directe entre les deux machines électorales et devrait polariser l’attention locale.

Deuxième arrondissement : une multiplicité de candidatures

La compétition s’annonce plus éclatée au deuxième arrondissement, où pas moins de neuf candidatures ont été enregistrées. Mais là encore, l’affrontement PDG-UDB se dessine nettement : Justine Lekogo, épaulée de Jean Francis Edouard Ekiba, défendra les bâtisseurs, face à Paguy Maye épouse Mandiki et son suppléant Saturnin Andjoua pour le PDG. Dans un champ politique saturé, l’issue dépendra de la capacité des deux camps à mobiliser au-delà de leurs bases traditionnelles.

Troisième arrondissement : une alliance qui interpelle

C’est sans doute le paradoxe le plus marquant de Franceville. Alors que PDG et UDB s’affrontent ailleurs, les deux partis présentent une candidature commune dans le troisième arrondissement. Le ticket Mavie Abouna Abouba – Max Yannick Sendze, estampillé PDG-UDB, apparaît comme un attelage contre-nature. De quoi alimenter les interrogations sur la cohérence idéologique et stratégique des deux camps, accusés par certains observateurs de privilégier les calculs électoralistes au détriment de la lisibilité politique.

Quatrième arrondissement : retour au duel

Le quatrième arrondissement replonge dans la confrontation directe. Ici, sept candidatures sont en lice, dont deux portées par les ténors : Léa Béatrice Nzogho épouse Boussougou Mapangou avec Wilfried Binga Moukaha pour l’UDB, face à Abdul Rudman Youma et sa suppléante Pauline Ekayi pour le PDG. Le contraste est saisissant : là où les deux partis s’unissent au troisième arrondissement, ils s’écharpent frontalement au quatrième.

Une capitale provinciale sous tension politique

À Franceville, ce scrutin illustre parfaitement les paradoxes d’une scène politique gabonaise en recomposition. Alliance au troisième arrondissement, rivalité dans les trois autres : le jeu trouble entre PDG et UDB interroge sur leur volonté réelle de clarifier leurs projets devant les électeurs. Pour les habitants du Haut-Ogooué, berceau historique du pouvoir, le choix du 27 septembre sera d’autant plus crucial qu’il dessinera les nouvelles lignes de force d’une Cinquième République en gestation.