Lastoursville : Paulette Missambo entre bilan et symbole de la transition
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En séjour à Lastoursville, chef-lieu du département de Mulundu, dans le cadre de ses vacances parlementaires, la présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo, s’est rendue sur plusieurs chantiers initiés par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Un déplacement qui, au-delà du simple suivi des travaux, s’inscrit dans une volonté de maintenir une attache avec les populations de l’hinterland.
Des infrastructures en chantier, une vitrine pour le CTRI. Accompagnée du gouverneur de l’Ogooué-Lolo, Jean Bosco Assingabagni, et des autorités locales, Paulette Missambo a d’abord visité les travaux du lycée Arsène Bounguendza, où l’entreprise adjudicataire Mboumba Amassa (MAM) affiche un taux d’avancement de plus de 60%.
Selon Gervais Alexis Tsianga, directeur général de l’entreprise, les travaux concernent plusieurs aspects : Réhabilitation des salles de classe; Rénovation de l’internat et des latrines; Équipement en mobilier scolaire; Construction d’un forage pour l’alimentation en eau et Aménagement d’un plateau sportif.
Autant d’initiatives qui témoignent de l’ambition du CTRI de redonner une seconde vie aux infrastructures publiques. Mais ces avancées suffisent-elles à masquer les retards et les tensions autour de la transition ?
Wongo, entre mémoire et récupération politique
Outre les infrastructures, Paulette Missambo a également supervisé la rénovation de la statue du guerrier Wongo, un symbole historique de résistance au colonialisme. Réalisé il y a 21 ans sous son impulsion, alors qu’elle était ministre d’État sous Omar Bongo, le monument a été rénové en deux mois seulement par l’entreprise Djil’Arts, dirigée par Joseph Landry Moubele Bingoulou.
« Wongo est une fierté pour le Gabon, le gardien de Mulundu, et l’évocation de son nom nous rend également fiers », a-t-elle déclaré en remerciant le général Brice Clotaire Oligui Nguema pour avoir permis cette réhabilitation. Ce geste, au-delà du symbolisme, interroge sur les enjeux politiques sous-jacents : entre continuité et rupture, la transition gabonaise semble toujours s’appuyer sur des références du passé pour légitimer ses actions.
Dans un dernier élan de proximité, la présidente du Sénat s’est rendue au chevet de Salomon Bala, chef du canton Poungui, dont la maison a été endommagée par un violent orage. Un geste humanitaire qui s’inscrit dans une stratégie politique classique : se montrer proche des populations, tout en consolidant son rôle au sein du CTRI.
GMT TV