Lambaréné : l’opération «Libérez les trottoirs» fait tomber poteaux et constructions illégales

Initiée par l’Hôtel de Ville de Lambaréné, l’opération “Libérez les trottoirs” a radicalement transformé le linéaire Isaac-Débarcadère Rayonne, dans le 2e arrondissement de la ville. En démantelant des constructions anarchiques qui avaient littéralement englouti des poteaux publics, la municipalité entend redonner à cette zone une configuration urbaine digne d’un futur boulevard.

Des poteaux dissimulés dans des murs, des trottoirs devenus impraticables et une chaussée réduite à peau de chagrin. Tel était, jusqu’à récemment, le quotidien du tronçon reliant la station Isaac au débarcadère Rayonne, dans le 2e arrondissement de Lambaréné. Une situation symptomatique de l’anarchie urbanistique longtemps tolérée dans la ville du “Grand Blanc”. Mais depuis quelques semaines, le décor change, au rythme des pelleteuses.

Des poteaux retrouvés, des trottoirs libérés

« Nous constatons que l’opération “Libérez les trottoirs” a été un mal nécessaire. Aujourd’hui, le linéaire Isaac-Débarcadère est non seulement élargi, mais surtout propre », se réjouit Janvier E., un riverain, interrogé sur place. Pour lui, la différence est flagrante : « On peut désormais identifier un sujet à 500 mètres, chose impensable il y a quelques mois ».

Même son de cloche du côté du journaliste Yves Malick, correspondant pour Gabon 1ère et TéléAfrica, qui salue une décision courageuse et bénéfique pour l’embellissement de la ville. Selon lui, « les espaces se sont réellement libérés et la circulation est redevenue fluide, aussi bien pour les piétons que pour les véhicules ».

Vers un boulevard aux normes ou un retour à l’anarchie ?

Cette opération s’inscrit dans une volonté plus large de la municipalité de mettre en œuvre un projet de boulevard structurant, conformément aux exigences de l’ANUTTC. En attendant sa matérialisation, les autorités locales ont franchi un cap en imposant l’ordre sur une zone historiquement défigurée par le désordre. Mais la vigilance reste de mise. Des signaux faibles de réoccupation anarchique émergent déjà, certains opérateurs économiques ayant commencé à réinstaller leurs étals. « Il faut que la mairie reste ferme, sinon ce sera une opération pour rien », lance un habitant du quartier.

Alors que Lambaréné amorce ainsi une cure d’urbanisme à visage humain, la réussite de cette opération dépendra de la constance des autorités municipales à faire appliquer la loi. La ville du Moyen-Ogooué saura-t-elle tenir le cap face à la pression des habitudes ? L’avenir nous le dira.