Proche-Orient : une trentaine de pays bientôt réunis en Colombie pour des mesures concrètes contre Israël

Alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir avec plus de 58 000 Palestiniens tués depuis le début du conflit, l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU continue d’alimenter les critiques. Face à cette impasse, une trentaine de pays se réuniront le 15 juillet à Bogota, en Colombie, à l’initiative de l’Afrique du Sud et du pays hôte, afin d’envisager des mesures concrètes contre Israël. Cette mobilisation internationale, qui s’inspire de précédents historiques comme celui de la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud, vise à contraindre l’État hébreu à mettre un terme aux violences perpétrées dans la bande de Gaza, que plusieurs États et la Cour internationale de justice n’hésitent plus à qualifier de génocide.

« Ce n’est plus le moment d’exhorter ou de condamner symboliquement. Il s’agit désormais de décisions concrètes, coordonnées entre États, pour stopper le carnage », a déclaré Guillaume Long, conseiller diplomatique du Groupe de La Haye, cité par RFI. Cette initiative, lancée en janvier 2025 par neuf pays, entend fédérer un maximum de nations autour d’actions efficaces pour peser face à l’immobilisme international. La réunion de Bogota s’annonce comme un tournant diplomatique majeur, à la fois par le nombre de participants et par la portée des actions envisagées.

Des mesures radicales et une mobilisation internationale inédite

Selon RFI, plusieurs options sont sur la table : l’interdiction de livraisons d’armes à Israël, le refus d’accostage de navires transportant des munitions, le soutien aux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ou encore l’appui à la résolution onusienne du 18 septembre 2024 exigeant la fin de l’occupation israélienne. Malgré les pressions exercées par les États-Unis, les délégations attendues viennent d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, illustrant une volonté de dépasser les clivages géopolitiques traditionnels.

Parmi les pays attendus figurent le Chili, l’Algérie, le Botswana, Oman, l’Irlande, la Slovénie, la Norvège, le Portugal, le Liban ou encore l’Irak. Si certains ne font pas partie du Groupe de La Haye, leur présence témoigne d’une solidarité affirmée envers le peuple palestinien. Cette convergence internationale marque une tentative audacieuse de pallier l’inefficacité des mécanismes traditionnels, tout en engageant une pression politique directe sur Israël. Des représentants de l’ONU seront également présents, signe que même les institutions officielles reconnaissent la portée de cette initiative sans précédent.