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Kelly Ondo Obiang : «Nous sommes une association de patriotes pas de malfaiteurs»

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L’affaire Ministère public contre Kelly Ondo Obiang et ses hommes présumés continue de livrer sa part de vérité sur les circonstances réelles des événements qui ont émaillé la journée du lundi 7 janvier 2019. Poursuivi entre autres pour association de malfaiteurs, le principal mis en cause a déclaré le lundi 21 juin dernier devant la Cour spéciale militaire que « ce n’est pas une association de malfaiteurs mais une association de patriotes ».

Alors que l’opinion baragouine en relayant, sans fondement, que le Lieutenant Kelly Ondo Obiang et ses acolytes auraient tenté un putsch contre le Chef de l’Etat Ali Bongo, les mis en cause prétendent le contraire. En effet, lors de l’audience déroulée le lundi 21 juin dernier devant la Cour spéciale militaire, le jeune officier a été contraint de relater les faits comme ils se seraient passés.

«  Le 24 octobre 2018, suite à l’accident vasculaire cérébral du Président Ali Bongo Ondimba, le pays se retrouvait dans une instabilité. Et à cette période, j’étais commandant par intérim de la compagnie d’honneur de la Garde Républicaine (GR). À ce titre, j’assistais à toutes les réunions de l’Etat major. J’avais donc plusieurs informations, je suivais également toute l’actualité politique de mon pays avec la violation de l’article 13 de notre Constitution », a-t-il indiqué.

Avant de poursuivre en précisant qu’il planait sur Libreville le spectre d’un passage en force de la part de Frederick Bongo Ondimba.« Une guerre de clan était née à la Présidence de la République, dirigée par le Directeur de service de renseignement. Sur le plan sécuritaire, il y avait  la présence des mercenaires sur notre territoire et j’avais constaté un mouvement d’armes. Le Directeur de service de renseignements était devenu tout-puissant. Tout le monde avait désormais peur de lui », a-t-il déclaré tête levée.

L’appel de la nation détourné en tentative de coup d’État ?

C’est alors que le lieutenant Kelly Ondo Obiang, par ailleurs très proche de Frédérick Bongo Ondimba, décide de prendre les choses en mains et sauver la nation. « Fort de ma formation, j’ai donc tiré les conclusions que le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J’ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque », explique-t-il.

Pour ce faire, il déclare avoir contacté 3 frères d’armes, tous dévoués pour les intérêts supérieurs du Gabon et mené ce qu’ils appelleront « opération dignité ». Quant aux accusations qui leur sont faites, le Lieutenant Kelly Ondo Obiang précise « Monsieur le Président, on m’accuse d’association de malfaiteurs,  je me suis rapproché de mes hommes pour défendre la patrie, donc ce n’est pas une association de malfaiteurs mais une association de patriotes ».

Un récit qui a ému l’assistance subjuguée face aux révélations faites par le principal mis en cause. Lequel va soutenir ses arguments en indiquant qu’en dépit des opportunités d’utiliser son arme à feu contre ses compatriotes, rien n’en sera.  « De ma position, je voyais tous les faits et gestes des groupes d’intervention. J’avais toujours mon M16 et plusieurs chargeurs pleins. Je pouvais endommager l’hélicoptère qui survolait à basse altitude », a-t-il conclu.

Une arrestation théâtralisée par le gouvernement ?

C’est en tout cas ce qu’a assuré le jeune officier qui a révélé que la version de son arrestation rendue publique était aux antipodes de la vérité. « Le porte-parole du gouvernement avait dit des contre-vérités sur mon arrestation. Je n’ai jamais été arrêté sous un lit, ou dans une maison. Quand j’ai reçu les informations que le directeur de renseignement avait donné l’ordre que je ne dois pas sortir vivant de la RTG, je m’étais donc isolé à côté du transformateur de la RTG », s’est-il exprimé.

Poursuivant ses explications à ce propos, il énonce que « c’est aux environs de 12h que je me suis dévoilé auprès d’un capitaine de la Police. Puis j’ai été conduit à la Présidence de la République ». Pourquoi diable Guy Bertrand Mapangou, alors porte-parole du gouvernement aurait-il voulu vendre à l’opinion publique une histoire fausse ? Vivement le dénouement de cette affaire qui n’a que trop duré.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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