Journée mondiale de l’autisme : un regard différent sur cette maladie
Ce 02 avril 2024, le monde célèbre la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Un trouble neuro-développemental qui se manifeste dès la petite enfance et a des conséquences à différents niveaux dans le cadre du développement de l’enfant. À l’occasion de cette journée, Gabon Media Time a tenu à présenter ce handicap qui est très souvent associé à de la sorcellerie dans la société Gabonaise.
La différence attire toujours le regard, c’est ainsi que la nature est faite, on y peut rien. Au Gabon, l’autisme est un sujet tabou qui entraîne la stigmatisation sociale et les obstacles dans la vie quotidienne des personnes autistes. À l’occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme célébrée ce 02 avril 2024 sous le thème « faisons briller l’autisme dans toute sa diversité », il serait temps qu’un accent soit mis sur la sensibilisation du public et le soutien aux personnes autistes et à leur entourage dont le quotidien peut être assimilé à un calvaire.
L’autisme, une maladie ou un handicap ?
Selon les données de l’organisation mondiale de la santé ( OMS), un individu sur 160 est concerné par le Trouble du spectre de l’autisme ( TSA). En effet, de l’avis des spécialistes, l’autisme caractérise une personne qui vit à l’intérieur de lui-même. « Tout au début, le trouble du spectre de l’autisme était considéré comme une maladie c’était en 1911, où l’on considérait que c’était une schizophrénie infantile. Nous pouvons dire aujourd’hui que l’autisme est considéré comme un handicap quoique l’on dise que c’est un trouble neuro-développemental » explique le Docteur en Psychologie, Sesset Lossa Mexant Rodrigue.
Un handicap qui occasionne des difficultés dans la communication verbale ou non verbale avec son entourage. « L’enfant a du mal à entrer en communication avec son entourage, l’autisme n’a pas de symptôme direct sur le corps de la personne d’autant plus qu’on naît autiste on ne le devient pas donc » précise pour sa part Apelapela Ndeing Bertin, Orthophoniste au Centre de rééducation Sanando. Par ailleurs il n’a pas manqué de souligner que bien qu’il n’y a pas de signe clinique, c’est à partir de 3 ans que l’on peut observer les signes de la manifestation de l’autisme d’où l’importance pour les parents d’avoir un bon suivi chez le pédiatre.
L’ignorance des parents à l’origine de la stigmatisation des enfants autistes
« Vous savez la perception de l’autisme surtout en Afrique en plus au moins différente sous d’autres cieux, ici on considère que c’est la sorcellerie ou des enfants mangés. Tout cela est dû à la méconnaissance réelle du problème de leurs enfants » a martelé l’Orthophoniste du Centre de rééducation Sanando. Une situation pour laquelle les spécialistes de l’autisme préconisent de mettre un accent sur la sensibilisation, qui est un moyen de mieux faire connaître la maladie, mais aussi qui favorise une bonne prise en charge des enfants autistes.
« L’autisme chez les parents est péjoratif alors que ça peut arriver à n’importe qui. Il faut aller vers les spécialistes car mieux le diagnostic est posé précocement, mieux la prise en charge produira de bon résultat dans le processus d’autonomisation de l’enfant car ne l’oublions pas c’est un handicap » a d’ailleurs conclu le Dr Sesset Lossa Mexant Rodrigue. A l’heure des grands changements au Gabon, il serait plus que temps que les autorités prennent la mesure de cette situation qui tend à s’aggraver. Et il ne s’agira pas uniquement de les confier à la Fondation Horizons Nouveaux, mais bien entendu, d’en faire beaucoup plus, car c’est bien celà l’inclusion sociale.