Joël Mapangou : « Le 27 septembre, les tricheurs se sont affrontés entre eux »

Dans un entretien exclusif accordé à Gabon Media Time, Joël Claincy Mapangou Mapangou, acteur politique et ancienne tête de liste aux élections locales dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville, a décoché une flèche directe au cœur du système électoral gabonais. Pour lui, le scrutin du 27 septembre 2025 restera comme l’un des plus chaotiques de l’histoire récente, reflet d’un malaise profond et d’une culture de la fraude désormais banalisée.
Il a parlé sans détour, d’une voix ferme et désabusée. « Chacun a sorti sa valise de procurations », a-t-il martelé. Avec des mots durs, Joël Mapangou décrit une scène électorale digne d’un duel entre tricheurs. « Le référendum et la présidentielle n’avaient pas révélé autant d’irrégularités, parce que les tricheurs étaient alors dans le même camp. Mais le 27 septembre, dès qu’ils se sont affrontés, chacun a sorti sa valise de procurations… et bonjour les dégâts ! », a-t-il confié.
La vérité, pas la duplicité
Une phrase choc, presque sentencieuse, qui traduit le désenchantement d’un homme rompu à la politique, témoin d’un système qui s’effondre sous le poids de ses propres artifices. À l’en croire, le pluralisme issu du coup d’État du 30 août 2023 n’a fait qu’exposer les pratiques que la transition prétendait combattre.
Joel Mapangou n’élude rien. Sans nostalgie ni revanche, il assume une comparaison dérangeante. « Sous Ali Bongo, on ne bâtissait pas dans le mensonge, la duplicité ou la tricherie », a-t-il affirmé. Une déclaration qui risque de heurter, mais qui dit tout de la désillusion d’une partie de la classe politique face à une transition minée par la défiance. En filigrane, une leçon : aucune refondation républicaine ne peut prospérer sur la fraude et le mensonge.
« On ne construit pas un pays sur la fraude »
Pour conclure, l’ancien candidat se veut philosophe et prophétique : « Je prends date avec l’histoire, car mon seul témoin sera le temps. » Un avertissement, plus qu’une résignation. Car à travers ce témoignage, Joël Claincy Mapangou Mapangou pose une question qui dérange : le nouveau régime pourra-t-il bâtir un État de droit s’il s’autorise à tricher ? Entre ironie politique et vérité nue, cet entretien résonne comme une piqûre de rappel : la République ne se fonde pas sur les valises de procurations, mais sur la confiance et la probité.
GMT TV