Jeux d’argent : l’État renforce son monopole et crée la Gabonaise des Jeux
Le Conseil des ministres du 29 décembre 2025 a acté une réforme d’ampleur du secteur des jeux d’argent et de hasard. À travers un nouveau cadre juridique et institutionnel, l’État gabonais renforce son monopole, met fin à l’architecture antérieure et crée la Gabonaise des Jeux. Objectif affiché : assainir le secteur, protéger les populations et mieux mobiliser des ressources publiques jusqu’ici fragmentées.
Un secteur stratégique longtemps sous-régulé. L’essor rapide des jeux de loterie, de pronostics et de divertissement a mis en lumière les limites du dispositif en vigueur. Entre opérateurs multiples, contrôles insuffisants et traçabilité imparfaite, l’État peinait à garantir l’intégrité des opérations et à capter pleinement les recettes générées par un marché en expansion.
La réforme adoptée rompt avec ce modèle. Pris en application des articles 94 et 99 de la Constitution, les textes instituent un cadre unifié, cohérent et souverain de régulation, tout en abrogeant les structures antérieures — notamment la Commission supérieure des jeux de hasard et son Secrétariat technique — au profit d’une gouvernance centralisée.
La Gabonaise des Jeux, pivot d’une gouvernance unifiée
La création de la Gabonaise des Jeux (GDJ) constitue la pierre angulaire de la réforme. Dotée de statuts approuvés par décret, la GDJ se voit confier l’organisation, l’exploitation et le contrôle des activités de loterie et de pronostics, sur la base de cahiers des charges précis.
Ce choix renforce le monopole de l’État sur un secteur à forts enjeux financiers et sociaux. Il vise à garantir l’intégrité des opérations, la traçabilité des flux, ainsi qu’une redistribution plus lisible des recettes au profit des priorités nationales.
Enjeux financiers : mieux capter la valeur publique
Au cœur de la réforme, la mobilisation des ressources publiques. En centralisant l’exploitation et le contrôle, l’État entend réduire les fuites de revenus, lutter contre les pratiques informelles et sécuriser les recettes issues des jeux d’argent.
Ces ressources sont appelées à contribuer au financement de politiques publiques structurantes, dans un contexte où la diversification des sources de financement demeure un impératif budgétaire. La réforme s’inscrit ainsi dans une logique de souveraineté économique et de rationalisation des leviers fiscaux non traditionnels.
Protection des populations et responsabilité sociale
Au-delà des recettes, la réforme met l’accent sur la protection des populations. Les nouveaux textes encadrent strictement les activités de jeux afin de prévenir les risques d’addiction, de fraude et de blanchiment, tout en garantissant des mécanismes de contrôle renforcés.
En dotant l’État d’outils modernes de régulation, l’Exécutif affiche une volonté claire : concilier développement d’un secteur attractif et responsabilité sociale, en protégeant les joueurs et en assurant la transparence des opérations.
Une réforme de souveraineté assumée
Cette refonte du secteur des jeux d’argent s’inscrit dans la dynamique plus large de réappropriation des leviers stratégiques de l’économie nationale, impulsée par le Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema.
En renforçant son monopole, l’État affirme sa capacité à réguler un marché sensible, à sécuriser les flux financiers et à aligner l’exploitation des jeux sur l’intérêt général. Reste désormais l’épreuve de la mise en œuvre : efficacité des contrôles, crédibilité de la GDJ et impact réel sur les finances publiques seront les premiers indicateurs de succès de cette réforme structurante.








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