Jean Valentin Leyama : «Il y a une déconnexion entre le budget et la trésorerie»
Lors de son passage sur l’émission Le Canapé rouge de Gabon Media Time le lundi 1er décembre dernier, l’ancien député de la Transition, Jean Valentin Leyama, a tenu à édifier l’opinion nationale sur les causes des difficultés que rencontre le gouvernement du Gabon en matière d’exécution budgétaire. Si, selon l’ancien directeur de cabinet adjoint du Président de la République, l’Etat arrive à recouvré quasiment 100 % de ses recettes fiscales, il reste incapable de financer une partie de ses dépenses publiques.
Lors de son intervention, l’ancien parlementaire a souligné que malgré le recouvrement quasi intégral des recettes fiscales par l’État, les dépenses publiques demeurent en grande partie non financées. « Quand vous regardez l’exécution des lois de finances… En recettes, 100 % des ressources prévues sont recouvrées. Alors comment expliquer que vous recouvrez la totalité de l’argent, mais vous n’arrivez pas à payer la totalité des dépenses ? Il y a une déperdition », a-t-il dénoncé.
Une divergence entre le budget et la trésorerie
L’ancien député a précisé que le véritable blocage n’est pas d’ordre budgétaire mais réside dans une problématique structurelle. Il a mis en avant que la trésorerie de l’État est largement affectée par des arriérés de paiements accumulés au fil des années, des dépenses imprévues et un coût de fonctionnement institutionnel excessif. De ce fait, les projets votés ne parviennent pas à se concrétiser, les chantiers publics se trouvent à l’arrêt, et certaines administrations peinent à verser les salaires de leurs agents.
En décrivant la situation financière du pays, Jean Valentin Leyama a évoqué un modèle économique qui favorise un endettement croissant, rendant difficile tout investissement durable. « Nous sommes toujours dans l’aggravation de l’endettement. Depuis plusieurs années, nous vivons au-dessus de nos moyens. Même les salaires sont souvent financés par l’endettement bancaire », a-t-il affirmé.
Ce déséquilibre, selon lui, a pour conséquence non seulement la fragilisation de l’exécution des chantiers publics, mais également l’aggravation de la précarité sociale, ce qui limite la capacité de l’État à répondre aux besoins urgents de la population. En conclusion, Jean Valentin Leyama appelle à une réforme profonde de la gestion publique, accompagnée d’un plan clair pour l’apurement de la dette, comme seule solution pour libérer le pays de ce cycle d’urgence permanent.








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