Jean Eyeghe Ndong: «en politique le compromis est possible»
Nommé Haut-commissaire de la République au conseil des ministres du vendredi 04 mars dernier, l’ancien allié de Jean Ping, qui avait abandonné son compagnon politique pour « se mettre à la disposition de la République», a tenu à apporter des éclaircissements sur son nouveau positionnement au sein de l’appareil étatique du pays. Malgré les quolibets qui ont fusé à la suite de son ralliement aux côtés d’Ali Bongo Ondimba, Jean Eyeghe Ndong s’est dit serein et a tenu à rassurer que cela n’a aucune incidence sur ses opinions.
Sa rencontre avec le chef de l’État le 9 juin 2021, alors qu’il était encore membre de la coalition pour la nouvelle République (CNR), lui avait valu les foudres des fidèles de Jean Ping qui ont crié à la trahison. Car il était inconcevable que ce dernier puisse se rendre au palais du bord de mer, rencontrer celui qui est combattu par leur leader. Pour couper court à toutes sortes d’interprétations, Jean Eyeghe Ndong avait expliqué sa rencontre avec Ali Bongo par le fait qu’il ne recevait pas ses émoluments d’ancien Premier ministre depuis 2010. « Après avoir saisi tous les Premiers ministres qui sont passés et l’actuel y compris, je n’ai pas eu de réponses positives. J’ai alors décidé de saisir le chef de l’Etat, qui a bien voulu me recevoir, pour lui faire part de cette situation », a-t-il souligné.
Sauf que le 11 août 2021, soit trois mois après cette rencontre, Jean Eyeghe Ndong va décider officiellement de lâcher Ping, pour se mettre à la disposition de la République. « Je décide ce jour de me déployer ailleurs que dans la Coalition pour la nouvelle République et de me mettre à la disposition de la République et par conséquent, de l’État. Après analyse et examen des propos inélégants tenus à mon endroit, il ne m’était plus possible de m’investir avec utilité, où règne d’ailleurs à mon avis une incertitude politique. C’est pourquoi je décide ce jour, de me déployer ailleurs, que dans la Coalition pour la Nouvelle République» , avait-il annoncé.
*Soutenant que sa décision était motivée par l’esprit patriotique du «Gabon d’abord», tout en précisant que sa mise à disposition au service de l’Etat, n’altérerait en rien les convictions et opinions qu’il a, selon lui, toujours défendues. «Nous savons qu’en politique, le compromis peut être de mise, mais cela ne signifie pas qu’on renonce à ses opinions. »