Indice de liberté économique 2025 : le Gabon piètre élève du continent africain

Se présentant comme un pays à l’économie libérale, qui prône la libre concurrence non faussée, le Gabon peine pourtant à se démarquer au plan africain. Selon le dernier rapport de l’Indice de la liberté économique publié le 25 septembre dernier par l’Institut Fraser, le Gabon se positionne à la 37ème place africaine sur 50 États évalués. Une performance qui témoigne d’une contradiction entre le discours politique et la réalité des entreprises implantées.
Le rapport intitulé Economic freedom of the world 2025 a évalué 165 pays et territoires à travers le monde, sur la base de 45 critères regroupés en cinq grandes catégories, la taille de l’État, le système juridique et la protection des droits de propriété, la stabilité monétaire, la liberté du commerce international et la réglementation. Chaque critère est noté sur une échelle de 0 (moins libre) à 10 (plus libre). La moyenne des scores obtenus dans ces cinq domaines constitue le score global de chaque pays. Or, avec une note globale inférieure à 6, le Gabon reste en deçà de la moyenne africaine, confirmant la persistance de blocages institutionnels et réglementaires.
Un contraste marqué avec certains pays africains performants
À titre de comparaison, Maurice obtient un score global de 7,76 points, ce qui le place au 21e rang mondial et en tête du continent. Le pays doit ses performances à la solidité de son système monétaire et à sa politique d’ouverture commerciale. Les Seychelles (31e rang mondial) et le Cap-Vert (44e) affichent également des résultats solides, portés par une meilleure lisibilité de la fiscalité et une réglementation plus favorable à l’initiative privée. Ces réussites tranchent avec la situation gabonaise, marquée par des lenteurs administratives, une dépendance excessive au pétrole et une protection encore fragile des droits de propriété, doublée d’un niveau de corruption élevé.
Le retard du Gabon illustre un problème structurel à savoir, l’écart persistant entre les réformes annoncées et leur mise en œuvre concrète. Le pays souffre notamment de faiblesses dans le domaine de l’indépendance judiciaire et d’un cadre réglementaire souvent jugé dissuasif par les investisseurs. Alors que le classement montre une corrélation forte entre liberté économique, croissance du PIB et amélioration du revenu moyen, la position actuelle du Gabon souligne le risque de rester en marge des dynamiques régionales. Sans un effort accru pour alléger la bureaucratie, sécuriser les investissements et diversifier son économie, Libreville pourrait voir sa compétitivité se détériorer davantage dans les prochaines années.
GMT TV