Indice de Bâle 2025 : le Gabon, 4ème pays africain exposé au blanchiment de capitaux
En décembre 2025, le Basel Institute on Governance, reconnu pour ses travaux sur la lutte contre la corruption et la criminalité financière, a publié son indice antimoney-laundering. Ce classement révèle que l’Afrique centrale est devenue un haut lieu de blanchiment de capitaux. La République Démocratique du Congo (RDC), le Tchad, la Guinée équatoriale, le Gabon et la République Centrafricaine (RCA) figurent parmi les cinq pays africains les plus vulnérables au blanchiment d’argent.
Dans ce classement, le Gabon se positionne, à la 4ème place en Afrique, mais aussi au 8ème rang mondial des nations les plus exposées à ce risque. Cette situation alarmante place le pays dans le cercle restreint des États nécessitant une attention urgente en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
Un indice révélateur : méthodologie et résultats
L’indice anti-blanchiment de Bâle évalue les vulnérabilités de 177 pays et territoires face au blanchiment d’argent et aux crimes financiers associés, tout en mesurant leurs capacités à contrer ces menaces. Pour cela, il s’appuie sur 17 indicateurs provenant de sources fiables telles que le Groupe d’action financière (GAFI), Transparency International et la Banque mondiale. Ces indicateurs sont regroupés en cinq catégories essentielles : la qualité des cadres réglementaires, les risques de corruption, la transparence financière, la responsabilité en matière d’action publique, et les risques juridiques et politiques.
Des révélations saisissantes sur le terrain
La situation au Gabon a été décrite de manière frappante par Saturnin Bitsy, directeur des affaires juridiques du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac). Lors d’une déclaration, il a souligné l’ampleur de la corruption et du blanchiment d’argent, notamment dans le secteur immobilier.
« Les constructions immobilières qui prennent de l’ampleur ne correspondent pas aux revenus déclarés des citoyens. Il existe de nombreux canaux de blanchiment, notamment à travers les écoles privées, qui servent de moyens pour transférer des fonds », a déclaré Bitsy. Son analyse met en lumière une réalité troublante : la disparité entre les richesses visibles et les déclarations de revenus des Gabonais.
Réflexions et perspectives
Le Gabon, avec sa position au sein du top 10 mondial en termes de risque de blanchiment d’argent, fait face à des défis majeurs. Les autorités doivent impérativement renforcer les régulations et améliorer la transparence financière pour restaurer la confiance du public et des investisseurs. Ce constat appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour lutter contre un fléau qui menace la stabilité économique et sociale du pays.
L’indice 2025 de Bâle est donc un pavé dans la mare, révélant une situation inquiétante et appelant à des mesures urgentes pour protéger l’intégrité financière de la nation.








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