Hôpital de Ntchengué : l’usage des toilettes interdit aux patients ?

Le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Ntchengué de Port-Gentil serait une fois de plus au cœur d’une polémique grandissante. En effet, de nombreux témoignages recueillis par Gabon Media Time dénonce la négligence du personnel soignant ainsi que des conditions sanitaires désastreuses. En cause, une directive qui interdirait aux patients l’accès aux toilettes, les contraignant à une situation insoutenable.
Au centre de cette crise, le personnel soignant serait très vivement critiqué. La détresse des patients est d’autant plus accentuée que les infirmières refuseraient l’accès aux vestiaires, les obligeant à recourir à des pots de chambre. « Ils nous ont demandé à chacun d’avoir son pot pour nos besoins car les toilettes sont fermées », témoigne Edwige, une patiente internée depuis deux semaines. Une pratique déjà dégradante, qui devient intolérable lorsque les patients doivent vider ces pots dans la cour de l’hôpital.
Des conditions d’hospitalisation déplorable à Ntchengué
« Ça sent tellement mauvais dehors, personne ne veut y aller pour prendre l’air ; pour nous qui sommes ici depuis un moment, ce n’est pas normal d’être traités comme des chiens », confie une autre patiente qui a requis l’anonymat. Une situation pour le moins intenable pour ces patients, dont la dignité est piétinée dans le lieu même où ils devraient se sentir en sécurité et pris en charge.
Il faut dire que ce grief n’est pas le seul puisque de nombreux patients pointent également la négligence dont fait montre le personnel soignant. Dénonciation récurrente : infirmières trop souvent occupées sur leur téléphone ou en train de manger pour s’occuper des patients, perfusions qui se vident sans être remplacées à temps… « Si je dois appeler une infirmière pour changer la perfusion de ma sœur, quand elle finira par se décider à venir, elle ne s’occupera que de ma sœur, même s’il y a un autre patient qui pleure de douleur, elle ne le prendra pas en charge », explique le parent d’un patient.
Une situation qui pousse les patients à demander l’intervention rapide de leurs familles ou à attendre le prochain quart de travail. Ces comportements témoignent d’un manque de professionnalisme et d’empathie indigne d’un établissement de santé et devraient donc interpeller les autorités afin que ce genre de situation ne soit plus accepté au sein des hôpitaux.
Mariska IKAPI
GMT TV