Hépatite B : une maladie négligée mais plus grave que le VIH

Transmise par les liquides biologiques, notamment le sang et les rapports sexuels, l’hépatite B est une infection virale grave qui tue environ 3 500 personnes chaque jour. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’en 2022, elle était responsable de 83 % des décès liés aux hépatites virales. Pourtant, malgré ces chiffres alarmants, l’hépatite B reste largement ignorée, tandis que la peur du VIH/sida continue de dominer les esprits.
À l’occasion du sommet mondial de l’hépatite, l’OMS a publié en 2024 un rapport révélant que les taux de dépistage et de traitement stagnent, malgré des avancées notables dans la prévention. Ces progrès incluent de meilleurs outils de diagnostic, des traitements plus accessibles, et une baisse des coûts des produits de santé. Ledit rapport précise que la moitié des cas chroniques d’hépatite B et C concernent des personnes âgées de 30 à 54 ans, 12 % des enfants de moins de 18 ans sont également touchés, et les hommes représentent 58 % des cas.
L’hépatite B, une menace bien réelle
L’hépatite B est une maladie virale qui attaque le foie, provoquant un risque élevé de cirrhose ou de cancer hépatique. Chaque année, elle est à l’origine de 1,2 million de nouvelles infections. La co-infection avec le VIH aggrave la situation, rendant le suivi et le traitement encore plus complexes. C’est pourquoi l’OMS recommande de traiter toute personne vivant avec le VIH, quel que soit le stade de la maladie, si elle est également porteuse du virus de l’hépatite B.
Face à ces constats, il devient urgent pour les populations, notamment au Gabon, de prendre conscience de la gravité de cette maladie. Trop souvent, le statut sérologique VIH est perçu comme le seul indicateur de risque, au détriment d’autres infections tout aussi graves. Il est donc essentiel d’instaurer une véritable culture du dépistage infectieux, incluant toutes les maladies sexuellement transmissibles.La maladie n’a pas de visage, et mieux vaut prévenir que guérir. À ce titre, la vaccination des nouveau-nés contre l’hépatite B doit devenir un réflexe pour chaque parent. Ce vaccin offre une protection d’au moins 20 ans, et probablement pour la vie entière. Un geste simple, mais fondamental pour préserver la santé des générations futures.
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