Henri-Claude Oyima : «J’ai le nom de mon successeur»

Alors que la polémique enfle sur le cumul de ses fonctions à la tête de BGFI Holding et au sein du gouvernement, Henri-Claude Oyima a choisi la confrontation. Dans une interview accordée au média camerounais Ecomatin, le ministre d’État, également président de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), a affiché une assurance sans faille, multipliant les déclarations provocatrices à l’égard de ses détracteurs.
Interrogé sur le titre qu’il préfère, Henri-Claude Oyima balaie toute nuance : « Peu importe le titre, c’est toujours la même personne. Ministre d’État ou Président, c’est moi dans les deux cas. » Une réponse qui, loin d’apaiser le débat, confirme son refus de céder à la pression de ceux qui l’exhortent à abandonner ses fonctions dans le privé pour se consacrer exclusivement à son portefeuille ministériel.
Assumant pleinement le cumul, il revendique un attachement prioritaire à son groupe bancaire. « La fonction de ministre, c’est un CDD. BGFI, c’est un CDI. Je privilégie le CDI. Je privilégie l’histoire et la mémoire. C’est la même chose pour la BVMAC », a-t-il précisé. Une formule qui interroge sur la hiérarchie qu’il établit entre son rôle au gouvernement et ses responsabilités privées, alors même qu’il est la troisième personnalité ministérielle et détenteur d’un portefeuille économique stratégique.
Entre fronde actionnariale et assurance personnelle
Malgré la fronde d’une partie des actionnaires de BGFI Holding, conduite par Christian Kerangall, et l’annulation d’une assemblée générale déterminante, Henri-Claude Oyima se dit serein. « Ce groupe, je l’ai bâti avec mon énergie, mon temps, ma rigueur. C’est le fruit d’une vie. Alors ceux qui sont arrivés en cours de route et prétendent avoir tout fait… ce n’est pas sérieux. », a-t-il poursuivi.
Plus offensif encore, il affirme détenir déjà le nom de celui qui prendra sa succession. « Vous pensez qu’après avoir dirigé pendant 40 ans, je n’ai pas une idée de qui peut me succéder ? Bien sûr que j’ai un nom », a-t-il confié. Une déclaration qui, au-delà du défi lancé à ses opposants, confirme sa volonté de garder la main sur le calendrier et les modalités de son départ.
GMT TV