Guinée Bissau : l’ex première dame interpellée au Portugal avec 3 milliards FCFA en espèces !

Dinisia Reis Embalo, épouse de l’ancien président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, destitué par un coup d’État fin novembre, a été mise en examen au Portugal pour soupçons de contrebande et de blanchiment de capitaux. Cette procédure judiciaire fait suite à l’interpellation, le 14 décembre, d’un proche de son mari transportant près de 5 millions d’euros en espèces, environ 3,28 milliards de FCFA) à bord d’un jet privé en provenance de Bissau.

Selon la police judiciaire portugaise (PJ), l’affaire a débuté sur la base d’une dénonciation anonyme. Le vol, initialement déclaré comme militaire et devant poursuivre vers une autre destination après une escale à Lisbonne, a atterri à l’aéroport militaire de Figo Maduro. Les autorités y ont découvert les fonds dans les bagages de Tito Fernandes, identifié par plusieurs médias comme le chef du protocole d’Umaro Sissoco Embalo. Ce dernier a été arrêté sur le champ pour les mêmes chefs d’accusation, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire après audition par un juge. 

Du sommet au sous-sol !

Dinisia Reis Embalo, qui voyageait dans le même appareil, n’a pas été arrêtée initialement. Cependant, la Police portugaise a annoncé, mardi 16 décembre dernier, à l’Agence française de presse (AFP), la mise en examen de l’ancienne première dame et ce, dans le cadre de cette affaire la liant directement. Les autorités portugaises soulignent des irrégularités dans la déclaration du vol et soupçonnent une tentative de transfert illicite de capitaux.

Une hypothèse qui a tout son sens tant le 26 novembre 2025, un « haut commandement militaire » autoproclamé pour la libération, a renversé Umaro Sissoco Embalo, quelques jours après des élections présidentielle et législatives contestées dont les résultats n’avaient pas encore été proclamés. L’ex-président, brièvement détenu, avait été transféré vers le Sénégal puis le Congo-Brazzaville. Ainsi donc, il se susurre que son épouse aurait profité à vider leurs caisses avant de prendre le vol vers une destination sécurisée, le Portugal.

Rappelons à toutes fins utiles que la Guinée-Bissau entretient des rapports au beau fixe avec le Portugal dont elle était une colonie. Mais le débat actuel sur la porosité de leur trésor public relance les questions sur l’origine des fonds et les ramifications internationales des cercles du pouvoir déchu. À ce stade, ni Dinisia Reis Embalo ni son entourage n’ont commenté publiquement les accusations. L’enquête portugaise se poursuit, en collaboration avec l’administration fiscale, et pourrait éclaircir les liens entre ces millions et la crise bissau-guinéenne. Nous y reviendrons !