Gros Bouquet: SOS prisonniers dénonce des actes de torture sur deux détenus
C’est par le biais d’un communiqué datant du samedi 12 novembre 2022 que l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG) a dénoncé le traitement inhumain infligé à deux détenus à la prison centrale de Libreville. En effet, Thomas Nguindjoi Obame et Nzengue Arnaud auraient fait l’objet d’actes de torture à coups de câbles électriques et de matraque de la part des gardiens de la sécurité pénitentiaire qui les auraient accusés d’avoir en leur possession un téléphone portable.
La prison centrale de Libreville sise à Gros-Bouquet dans le 1er arrondissement de Libreville s’est-elle transformée en univers affranchi des droits humains ? C’est la question qu’on serait tenté de se poser tant les nouvelles qui en proviennent ne sont pas de nature à décrire l’inverse. Outre la négligence de la dépouille d’un détenu abandonné dans une structure hospitalière de la place, les agents pénitentiaires se seraient mis à porter atteinte à la dignité des détenus. En effet, deux homme incarcérés répondant aux noms de Thomas Nguindjoi Obame et Nzengue Arnaud, auraient été malmenés par ceux censés veiller sur eux.
« Le mardi 8 novembre 2022, les détenus Nguindjoi Obame Thomas et Nzengue Arnaud auraient été sommés par des agents de la sécurité pénitentiaire de restituer les téléphones portables qu’ils auraient dissimulés dans leur quartier en Prévention A. Les deux détenus auraient déclaré aux agents qu’ils n’avaient pas de téléphone portable. C’est ainsi qu’ils auraient été conduits au couloir du parloir, menottés par le dos, poignets serrés, à tel point qu’ils ne ressentaient plus leur sang circuler, frappés à l’aide de câbles électriques de couleur noire et des coups de pieds et autres, ils auraient subi ce traitement pendant plusieurs heures », a indiqué Lionel Ella Engonga, président de SOS Prisonniers Gabon. Un traitement inhumain incompatible avec les textes en vigueur qui consacrent la protection à tous détenus même pour ceux purgeant les pires peines.
Pour justifier leur acte ignoble, les matonnes auraient révélé que les prisonniers auraient eu en leur possession des téléphones portables. Seulement, selon SPG, cette raison ne justifie pas un tel traitement. « Le milieu carcéral est-il une jungle où le plus fort écrase le plus faible sans être inquiété ? Si force reste vraiment à la loi, les tortionnaires qui ont déjà été clairement identifiés doivent être déférés devant le Procureur de la République pour répondre de leurs actes. Ils doivent également être radiés des effectifs de la sécurité pénitentiaire, il n’y a que de cette manière que le respect de la dignité humaine en milieu carcéral peut être restauré », s’est indigné Lionel Ella Engonga.
Précisant que l’état de santé de Thomas Nguindjoi Obame, un des détenus, « est inquiétant, le médecin de la prison centrale de Libreville, a établi un bon d’examen ( radiographie lombaire) et une ordonnance, mais pourquoi depuis mercredi, Thomas Obame n’a pas été conduit dans une structure hospitalière pour effectuer cet examen ? L’administration pénitentiaire ne veut-elle pas prendre en charge les soins de santé de Thomas ? » SOS prisonniers Gabon a appelé les services judiciaires à faire la lumière sur le fait. Vivement une réaction du gouvernement.