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Gouvernance financière en zone CEMAC : des engagements forts, mais des défis persistants

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La 13ᵉ session du Cadre Permanent de Concertation des Trésors Publics de la CEMAC (CPC-TP_CEMAC), qui s’est tenue du 4 au 6 mars 2025 à Libreville, a permis d’aborder les enjeux cruciaux liés à la gouvernance des finances publiques dans la sous-région. Si les recommandations issues des travaux dessinent une ambition louable, la question demeure : ces engagements seront-ils suivis d’effets concrets dans un contexte où la rigueur budgétaire et la transparence financière restent des défis structurels pour plusieurs États membres ?

Des objectifs ambitieux pour une gestion plus rigoureuse. Durant trois jours, les discussions ont principalement porté sur l’amélioration de la discipline budgétaire, l’optimisation des dépenses publiques et la dynamisation du marché des valeurs du Trésor. L’élargissement de la base des investisseurs institutionnels et l’évaluation des risques budgétaires ont également été au cœur des préoccupations. Ces actions sont d’autant plus nécessaires que la sous-région fait face à une pression économique accrue, exacerbée par la volatilité des matières premières, la dette publique et une croissance encore fragile.

L’implication d’acteurs clés comme la BEAC, AFRITAC Centre (FMI) et les investisseurs régionaux montre une volonté de renforcer la crédibilité financière de la zone CEMAC. Cependant, le défi réside dans la capacité réelle des États membres à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses, notamment en matière de gestion des finances publiques et de lutte contre la corruption.

Une mise en œuvre encore incertaine

Si cette 13ᵉ session a confirmé l’importance du CPC-TP_CEMAC comme plateforme stratégique de concertation, la question de l’application effective des recommandations demeure un sujet de préoccupation. Dans plusieurs pays de la zone CEMAC, les déficits budgétaires chroniques, le manque de transparence et la dépendance aux financements extérieurs freinent les efforts de stabilisation.

Les lois de finances 2025 des États membres ont été passées en revue, mettant en exergue les disparités entre les engagements budgétaires et les réalités économiques. L’optimisation des dépenses publiques et l’amélioration de la gouvernance financière sont des impératifs, mais la volonté politique et les moyens de contrôle effectifs restent encore insuffisants.

Un avenir à consolider

Les perspectives ouvertes par ces travaux sont prometteuses, mais leur succès dépendra de la capacité des États à appliquer les décisions prises. Sans un suivi rigoureux, ces engagements risquent de rester lettre morte, à l’image des nombreuses réformes budgétaires annoncées ces dernières années et rarement mises en œuvre avec efficacité.

Il est donc crucial que les autorités économiques de la CEMAC traduisent ces résolutions en actions concrètes, notamment en renforçant les mécanismes de contrôle budgétaire, la transparence financière et l’efficacité des dépenses publiques. C’est à ce prix que la zone CEMAC pourra réellement progresser vers une intégration financière plus robuste et un développement durable.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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