Gestion des ordures ménagères: les craintes des agents de Clean Africa
Alors que l’insalubrité demeure une préoccupation majeure sur l’ensemble du territoire et notamment dans la capitale gabonaise, le ministre de l’intérieur, a décidé de trancher dans le vif. Ainsi, Lambert Noël Matha a instruit les édiles de reprendre la gestion de la collecte des ordures ménagères. Une décision mal perçue par les employés de Clean Africa qui craignent pour leur emploi et la survie de la société.
Véritable fléau causant selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 12,6 millions de décès par an, l’insalubrité des villes causée en grande partie par les difficultés dans le ramassage des ordures par certaines sociétés mais aussi l’incivisme des populations, est plus que jamais au coeur des débats. Ainsi, dans le but de maintenir un niveau d’hygiène acceptable dans les différents arrondissements de la capitale gabonaise, le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha avait instruit les mairies de reprendre la gestion de la collecte des ordures.
Une décision qui a plongé les employés de la société Clean Africa dans le doute. En effet, déjà confrontés depuis plusieurs mois à une insuffisance logistique et à l’absence de budget d’investissement pour espérer mieux remplir leur tâche contre l’insalubrité dans le « Grand-Libreville », les agents de Clean Africa sont toujours en attente du paiement de leur salaire du mois d’octobre. Ainsi, pour ces compatriotes, au service de la collecte des ordures ménagères, cette décision pourrait les pousser à une retraite anticipée et à la fermeture de l’entreprise pour laquelle ils travaillent.
Bien que le mécanisme de gestion des ordures ménagères par les mairies d’arrondissement reste une option louable, le processus participerait fortement à asphyxier l’entreprise publique Clean Africa. Laquelle pourrait mettre la clé sous la porte dans les prochains mois. Dans le cadre de la concrétisation de la décision, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, promet d’appuyer les municipalités. Ainsi, seront mis à disposition du matériel de ramassage des ordures ménagères, déjà commandé par le biais du Compte d’affectation spéciale (CAS). Une source de financement initialement prévue pour subventionner Clean Africa.
Gageons que la décision prendra en compte cet aspect afin d’éviter à de nombreux pères et mères de famille de se retrouver sans emploi. Aussi, les municipalités désormais en charge de la collecte et gestion des ordures ménagères et qui auront un budget alloué pour cela gagneraient à travailler avec les sociétés déjà en service afin de débarrasser les différents arrondissements de la capitale gabonaise des tas d’immondices qui jonchent les rues et ternissent l’image de la ville.