Geoffroy Foumboula : « Le PDG est nécessaire… pour savoir qui aime vraiment le Gabon »

À l’approche des élections législatives du 27 août, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, député de la transition et candidat dans le 3ᵉ arrondissement de Libreville, a lancé une charge aussi paradoxale que savoureuse : pour lui, l’existence du PDG n’est pas un problème, mais une solution. Une solution pour tester le patriotisme… et révéler que, finalement, les Gabonais sont parfois leurs propres complices.
Devant ses partisans, Geoffroy Foumboula Libeka a d’abord surpris son monde : « L’existence du PDG est tellement nécessaire. Et on va voir, par l’existence du PDG, qui sont les vrais patriotes au Gabon. » Une phrase qui, sortie de sa bouche, sonne comme une confession ironique : oui, le vieux parti honni est encore utile, mais pas pour gouverner… seulement pour mesurer jusqu’où va la naïveté collective.
Car, à l’entendre, le problème n’est pas seulement au PDG. Le problème, ce sont aussi les Gabonais qui crient au scandale le matin, mais acceptent le t-shirt jaune et la canette le soir, avant de se retrouver dans les gymnases à danser sur des slogans recyclés.
“Même les militaires n’ont pas cette volonté-là”
Pour Geoffroy Foumboula, le constat est limpide « Vous pensez que même les militaires eux-même qui y mettent la plus grande volonté du monde qu’est-ce qu’ils peuvent face à cette mentalité, on va où ? » Derrière la pique, une vérité, le PDG n’a pas besoin de stratégie, il lui suffit de profiter d’une mentalité de dépendance, de « merci patron » et de « qui m’a trouvé le travail, qui m’a payé la facture ».
Et c’est là que le député se fait cinglant, « Est-ce qu’on vote des gens pour ça ? » Une question qui sonne comme une gifle à l’adresse des électeurs, parfois prompts à troquer leur dignité politique contre un dépannage de fin de mois.
“Moi, j’ai déclaré ma guerre, et vous ?”
Se posant en modèle de courage civique, Geoffroy Foumboula rappelle son propre combat « Je suis parlementaire de la transition. Mais je ne me départis pas de ma mission. Je continue mon combat. Et j’ai assumé ce combat contre le PDG en faisant sa déclaration. Que chaque citoyen en fasse autant ». Le message est clair, pas besoin d’attendre un messie ou un général, chaque Gabonais doit prendre sa responsabilité, au lieu de se contenter de “pleurer tous les jours”. En somme, le PDG reste… parce que les Gabonais le laissent rester.
Le PDG, ce gymnase national
Ainsi, selon Geoffroy Foumboula Libeka, le PDG serait en fait… une sorte de test de personnalité nationale. Chaque canette acceptée, chaque t-shirt porté, chaque vote tribal ou clientéliste devient une démonstration de fidélité… non pas à la République, mais à une mentalité de survie immédiate.
« C’est ça, avoir de la personnalité », martèle-t-il. Mais ironie du sort, le PDG n’a même plus besoin de convaincre : il se contente de tendre la main, pendant que le citoyen se charge lui-même de la glisser dans l’urne. Au Gabon, la politique n’est peut-être pas un projet. C’est un miroir. Et le PDG, ce miroir qui ne flatte jamais… mais que beaucoup continuent de regarder.
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