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Geoffroy Foumboula : « la loi de finances 2026 est une catastrophe sociale »

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Invité sur le plateau d’Interview Exclusive de Gabon Media Time ce 3 décembre, l’acteur civique et ancien vice-président de l’Assemblée nationale de transition, Geoffroy Foumboula Libeka, a livré une analyse sévère de la loi de finances 2026. Selon lui, ce budget constitue un risque majeur pour le pouvoir d’achat des ménages. L’enveloppe initiale de plus de 7 300 milliards de FCFA a été ramenée à 6 000 milliards, tandis que les investissements ont été réduits de 3 000 à 2 000 milliards. 

« J’ai voté contre ce texte parce qu’il représente à mes yeux une catastrophe sociale. Trop de pression fiscale sur une population déjà fragilisée, avec un taux de chômage très important », a-t-il déclaré. Pour Geoffroy Foumboula, les choix opérés dans ce budget manquent de cohérence avec la réalité quotidienne des gabonais. Plusieurs mesures fiscales vont directement toucher les ménages les plus modestes, à commencer par la Contribution Foncière Unique (CFU), qui concernera à la fois locataires et propriétaires. À cela s’ajoute la suppression d’acquis importants tels que la gratuité du transport, les subventions sur les produits pétroliers ou encore le financement des haltes-garderies, autant de dispositifs qui permettaient aux familles d’amortir les effets de la vie chère.

Un arbitrage budgétaire « socialement dangereux »

Selon l’ancien député de la Transition, les arbitrages opérés témoignent d’une priorité donnée à des dépenses « de prestige » au détriment de l’action sociale. Il affirme avoir proposé plusieurs amendements pour renforcer les crédits destinés aux secteurs sociaux, mais ceux-ci ont été rejetés. « J’ai proposé de renforcer les dépenses sociales, mais mes amendements ont été refusés. Au contraire, on augmente les dépenses de prestige », regrette-t-il, évoquant un risque croissant de fragilisation des foyers les plus vulnérables.

Geoffroy Foumboula prévient que ce budget pourrait accentuer l’inflation déjà ressentie sur les produits de première nécessité, aggravant la précarité dans un contexte où les opportunités d’emploi restent limitées. Il reconnaît la nécessité pour l’État d’accélérer les investissements pour rattraper le retard infrastructurel, mais estime essentiel de trouver un équilibre entre ambition économique et protection sociale. Désormais, souligne-t-il, toute l’attention se porte sur l’exécution du budget, adopté en termes identiques par les deux chambres. 

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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