Gabonité de souche : « une recommandation absurde », selon le Pr. Idiata
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Proposée au titre des recommandations retenues lors du Dialogue national inclusif tenu au stade de l’amitié d’Angondjé, la gabonité de souche, entendue comme l’impossibilité d’accéder à la fonction présidentielle et ministérielle pour les binationaux, a du mal à passer notamment chez les intellectuels. C’est le cas du Pr. Daniel Franck Idiata qui y voit une absurdité patente.
À l’heure de la reconstruction du pays censée se faire avec l’implication de tous, une question divise l’opinion publique. Faut-il ou non hiérarchiser les Gabonais ? En d’autres termes, la société gabonaise aura-t-elle des vrais et des faux citoyens. Une classification peu orthodoxe selon le psycho-linguiste Pr. Daniel Franck Idiata qui ne répondrait à aucune logique scientifique encore moins traditionnelle.
La gabonité de souche, un concept absurde ?
C’est en tout cas le postulat du Pr. Daniel Franck Idiata sur ce concept né à l’issue du dialogue national inclusif qui s’est déroulé pendant un mois avec plusieurs forces vives de la nation. Pour ce dernier, « le problème, c’est que nos compatriotes qui ont pris part à ce dialogue national ont adopté cette recommandation totalement absurde ». Tout en rappelant que le dialogue national avait pour mission de construire.
Poursuivant son propos, l’enseignant chercheur à l’UOB s’étonne que le Gabon soit scindé en deux catégories. « Il y aurait les uns qui peuvent, les autres qui ne le peuvent pas. Alors que dans un pays, tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs », a-t-il indiqué. Rappelant que le concept n’a jamais été élucidé par ses défenseurs, le Pr. Daniel Franck Idiata a d’ores et déjà mis en garde. « Ce sera alors un fourre-tout, un enfumage pour discriminer maladroitement les compatriotes », conclut-il.
Face à cette patate chaude qui divise la toile, la ministre de la réforme et des institutions, Murielle Minkoue Mintsa a battu d’un revers de la main la polémique naissante en clarifiant la position des commissaires au dialogue national inclusif sur la question de « gabonais de souche » . Selon la membre du gouvernement, le rapport final du DNI a évoqué la notion de « la nationalité d’origine » tel qu’indiqué dans le Code de nationalité en son article 11.