Gabon: vers une paralysie du secteur judiciaire ?
Annoncée à la faveur d’une déclaration de presse faite le jeudi 10 mars dernier par l’Ordre des avocats du Gabon, la suspension de leur participation à la session criminelle semble plus que jamais effective. Et ce du fait que cette décision paralyse le déroulement des audiences criminelles qui sont désormais gelées dans tout l’ordre judiciaire.
Jusqu’où ira la colère de l’Ordre des avocats du Gabon? Mécontents du traitement « désobligeant » infligé à leur confère Maître Irénée Mezui Mba relativement à une procédure « dans le cadre de l’exercice de ses fonctions », Me Lubin Ntoutoume, le bâtonnier, avait clairement indiqué qu’ils ne prendront plus part à la session criminelle en cours, voire celles à venir.
Et si cette levée de boucliers ne semblait qu’une vaine tentative de dissuader les magistrats à faire rétropédalage dans la procédure de mise sous mandat de dépôt de leur confrère, laquelle est attaquée pour vice de forme, les faits parlent d’eux-mêmes. Les procès programmés durant la semaine écoulée ont tous été reportés sine die. Preuve que nul ne peut prédire la période d’un retour à la normale.
Le secteur judiciaire s’en retrouve paralysé avec des lots de dossiers censés être évacués qui vont s’accumuler.
À défaut de verser dans l’arbitraire, les magistrats ont impérativement besoin de la présence des avocats qui matérialisent l’équité via le principe du contradictoire. Seulement pour le Barreau du Gabon, seule la mise en liberté de leur confrère pourrait dégeler la situation. Il revient dès lors à la justice gabonaise de trouver la situation idoine pour parvenir à relancer la machine pour le bien des justiciables.