Gabon: vers un reprofilage du programme GRAINE
Échec cuisant à mettre au passif de l’exécutif sur la décennie écoulée, le programme GRAINE, qui se voulait un véritable appui au secteur agricole, devrait connaître dans les prochaines semaines un reprofilage. C’est ce qui ressort de la rencontre qui s’est tenue récemment entre le gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile dont l’ONG IDRC Africa d’Herve Omva, qui souhaite que les fonds de ce projet « soient orientés sur des actions concrètes ».
750 coopératives agricoles supprimées sur les 843 créées. 276,8 milliards de francs CFA déjà mobilisés sur une enveloppe cumulée de 880 milliards. « Non-maîtrise du principe coopératif par les membres, manque d’autonomisation des coopérants à l’utilisation des équipements de production agricole. Toutes choses qui les fragilisent » comme l’a souligné le Pr Cyrille Bergaly Kamdem, consultant WWF. Telles sont les premières conclusions en guise d’échec, du programme GRAINE.
Lancé en 2014 pour pallier, dans une certaine mesure, l’absence de politique définie en matière agricole, ce programme ambitieux n’a jusque-là pas été en mesure de porter ce secteur à fort potentiel. Résultat, gouvernement, partenaires techniques et financiers dont la Banque africaine de développement (BAD) et les organisations de la société civile, entendent désormais le reprofiler, en prenant notamment « des décisions courageuses ».
En effet, comme l’a souligné Hervé Omva, coordonnateur des programmes d’IDRC Africa partie prenante du programme, « il n’est plus question d’affecter de l’argent pour des ateliers et des réunions dans des salles, mais de l’affecter à des actions concrètes en vue de rattraper le retard que nous accusons aujourd’hui ». Il faut dire que loin d’avoir pu aider le pays à sortir de la dépendance des importations alimentaires, le programme GRAINE a surtout été un levier d’endettement.
Ainsi, à travers ce reprofilage voire cette refonte, les différentes parties entendent donc mettre en œuvre une nouvelle stratégie de gestion des finances de l’exécution du Projet d’appui au programme Graine (PAPG1). Une ambition dont l’objectif n’est autre que de mieux arrimer ce programme aux objectifs du plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023. Un PAT qui, on le rappelle, devrait « permettre à notre pays dans les deux ans qui viennent, de rebondir (…) et le mettre sur la voie de la transformation ».