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Gabon : vers l’organisation d’un forum économique sur la souveraineté budgétaire

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Dans une interview accordée à TV5 Monde, le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a affirmé sa volonté de rompre avec les anciens schémas imposés par le FMI. Il a annoncé l’organisation imminente d’un forum économique national destiné à jeter les bases d’un nouveau programme de développement, conçu par et pour les Gabonais.

Invité par nos confrères de TV5 Monde Afrique, Henri-Claude Oyima a profité de sa première grande interview depuis sa nomination pour clarifier ses ambitions économiques. Évoquant la longue histoire du Gabon avec le Fonds monétaire international (FMI), l’ancien patron de la BGFIbank – qu’il quittera officiellement dans les prochaines semaines – a dressé un constat sans appel : « Le Gabon a connu 17 programmes avec le FMI. Ces programmes n’ont pas produit la croissance ni le développement attendus. »

Un programme conçu par les Gabonais avant d’être validé à l’international

Face au risque d’un nouvel alignement sur des réformes perçues comme « antisociales », Oyima annonce un changement profond de cap. « Il est temps que le programme que nous allons mettre en place soit conçu et élaboré par les Gabonais eux-mêmes. Ensuite, seulement, nous solliciterons le soutien du FMI », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité d’une appropriation nationale.

Le ministre entend inscrire cette démarche dans une dynamique inclusive. « Nous lançons dans les prochains jours un forum économique pour que cette réflexion soit d’abord interne », a-t-il annoncé, soulignant que ce rendez-vous mobilisera les forces vives de la nation : acteurs économiques, société civile, institutions publiques.

Cap sur l’autonomie économique et la valorisation des ressources locales

Cette volonté de réappropriation passe aussi par une meilleure mobilisation des ressources internes. « Le Gabon dispose de nombreuses niches économiques. Avant de nous tourner vers l’extérieur, nous devons valoriser nos propres atouts : minerais, forêts, agriculture », a soutenu Henri-Claude Oyima, qui plaide pour une économie plus enracinée et résiliente.

Avec cette approche, le ministre pose les jalons d’un « Gabon Nouveau », capable d’écrire sa propre trajectoire économique en s’émancipant des recettes préétablies. « Nous voulons écrire une nouvelle page, une nouvelle manière de concevoir notre économie », a-t-il déclaré, concluant par un engagement personnel : « Je m’engage à ce que cette histoire soit réellement celle d’un sursaut national. »

À la veille d’échéances politiques et économiques majeures, l’annonce de ce forum économique apparaît comme une première étape vers une doctrine budgétaire fondée sur la souveraineté, la transparence et la responsabilité.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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