Gabon: véhicules de luxe, salaires astronomiques, malgré la «crise» le train de vie de l’État demeure extravagant
En dépit des nombreuses mesures d’austérité édictées il y a moins de trois ans et des mesures coercitives édictées plus récemment pour limiter les effets de la crise du Covid-19, l’exécutif gabonais semble pour sa part, loin de faire les efforts d’optimisation nécessaires. Et pour cause, entre achats de véhicules de luxe comme on peut l’observer dans différentes administrations, salaires astronomiques comme le révèle la Loi de finances 2021 et dépenses de fonctionnement toujours aussi faramineuses, le train de vie de l’État semble ne souffrir d’aucune contradiction.
Alors que la pandémie de Covid-19 a exacerbé un fossé déjà existant entre une minorité aisée et une majorité paupérisée, nécessitant des ajustements pour combler un écart de plus en plus important, l’exécutif semble bien décidé à faire le dos rond. Et pour cause, malgré l’urgence de réajuster une stratégie économique obsolète et périlleuse, rien n’est fait. Pis, la situation est de plus en plus abyssale comme le démontre le niveau de dépenses prévues pour cet exercice 2021.
En effet, loin de concevoir l’idée d’une réelle optimisation des ressources de l’État, en dépit d’une baisse non négligeable des recettes du fait de la crise pétrolière, l’exécutif gabonais multiplie les arbitrages budgétaires plus que douteux malgré la crise. Les nombreux achats de véhicules de luxe notamment Toyota dont les très prisées VX, TX, Hilux, ou encore Rav 4 dont le coût s’évalue entre 25 et 50 millions de FCFA, confirment d’ailleurs cette tendance.
Si l’on se penche également sur les faramineuses rémunérations des membres du gouvernement qui continuent d’émarger à plus de 60 millions de FCFA par an chacun, ou encore les 15 milliards de FCFA de primes reversées annuellement, l’on se rend compte que l’exécutif se fait adepte du « fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais ». Une situation stigmatisée par les agences de notation dont Fitch Ratings, qui en confirmant le triple C de notre souveraine, jette l’opprobre sur une « gestion scabreuse » des finances publiques.
Alors qu’il entend « transformer notre économie » à travers son PAT dont la stratégie développée peine d’ores et déjà à convaincre à l’image du PRE, l’exécutif gabonais qui devrait distribuer plus de 700 milliards de FCFA en salaires cette année encore, semble loin, très loin, d’amorcer son processus de diversification économique. D’ailleurs, les difficultés de règlement de la dette intérieure, la volonté de se surendetter (au détriment des générations futures) et l’absence d’accompagnement du tissu de PME dans la dernière Loi de finances, rappelle ces tares.