Gabon : vague de soutien à Joyce Laffite après sa suspension par le RPM

La suspension de Joyce Laffite Ntsegue, secrétaire exécutif adjoint du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), continue de provoquer une onde de choc au sein de la classe politique et sur les réseaux sociaux. Sanctionné pour avoir critiqué l’investiture d’anciens PDGistes par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti allié du RPM, il voit affluer des messages de soutien dénonçant une atteinte à la liberté d’expression et un reniement des principes affichés lors du Dialogue national inclusif.
Une sanction qui choque et interpelle. Depuis l’annonce de la mesure conservatoire à son encontre, le 29 juillet 2025, la réaction ne faiblit pas. Du simple citoyen aux figures politiques nationales, nombreux sont ceux qui expriment leur solidarité. Pour Peter Stephan Assaghle, le message est simple, « Courage mon frère Joyce Laffite »
Même ton du côté d’Anges Kevin Nzigou, secrétaire exécutif du Front démocratique socialiste (FDS) et candidat aux élections législatives dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville . « Tiens bon, l’injustice ne gagne jamais sur la durée ! », a-t-il publié.
Un internaute résume l’amertume générale : « Même les jeunes n’aiment pas ceux qui disent le fond de leur pensée : l’expression du sous-développement mental. Que Dieu te garde et t’accompagne. »
Des voix politiques et citoyennes qui s’élèvent
Pour Romuald Assogho Obiang, analyste politique, cette exclusion pourrait paradoxalement ouvrir de nouvelles perspectives. « Peut-être que cette exclusion est l’opportunité de partir d’un pied plus sûr pour aller plus loin qu’il ne lui aurait été possible d’aller en étant à la solde de la baronnie Bongo-PDGiste héréditaire. », a-t-il laissé en commentaire.
D’autres réagissent avec ironie ou incompréhension. Tarik Abdulaziz s’interroge. « Quoi, c’est le PDG qui finance le RPM ? Ils ne sont plus avec les Bâtisseurs ? Non çaaaa… », a-t-on pu lire. Même scepticisme du côté de Dito Maggio. « Le PDG au pouvoir n’a pas l’intention de vous passer le relais. », a-t-il publié en soutien à Joyces Laffite.
« Il est mieux de savoir avec qui on marche… »
Pour Will Sima, la question touche à la sincérité et au rapport à la base militante : « Si les vôtres ne doivent pas être sincères avec vous, qui doit l’être ? (…) Tiens bon cher frère Joyce Laffite. Les anciens ont parfois du mal à nous comprendre. Mais grand-père disait souvent, il est mieux de savoir avec qui on marche que de découvrir avec qui on a fait chemin. »
Une autre internaute dénonce un geste politique ingrat. « Avec tout le travail qu’il abat au RPM ? Il n’a pourtant rien dit d’aussi grave ! Du courage Joyce. », a-t-on pu lire.
Une affaire qui dépasse le cas personnel
Pour Sa Majesté La Bigance, cette affaire dépasse la simple querelle interne : « Tu es un leader et non un dealer. Que Dieu te garde. »
Dans l’opinion, la sanction est perçue comme un mauvais signal, surtout dans un contexte où la majorité présidentielle affiche un discours de rupture avec les pratiques de l’ancien régime. Beaucoup s’interrogent sur la cohérence d’un RPM qui, tout en se disant engagé pour la refondation politique, punit un de ses cadres pour avoir exprimé une position partagée par une partie de la base militante et de l’opinion nationale.
À quelques semaines des législatives et locales, cette vague de soutien à Joyce Laffite pourrait bien transformer une sanction interne en affaire politique nationale, mettant en lumière les tensions, les contradictions et les calculs qui travaillent la majorité présidentielle.
GMT TV