Gabon: une réhabilitation des aéroports provinciaux, pour quel enjeu sans compagnie aérienne?
Annoncé par le ministre des Transports Brice Constant Paillat, à coup de renfort médiatique, le projet de réhabilitation des 10 aéroports provinciaux que compte le Gabon notamment Lambaréné, Koula-Moutou, Tchibanga, Oyem, Bitam, Franceville, Port-Gentil, Mouila, Makokou et Omboué, semble susciter des interrogations au sein de l’opinion. En effet, si la faisabilité dudit projet est indéniable, la problématique de l’opportunité mais surtout de la rentabilité de ces infrastructures devrait se poser.
C’est au cours d’une visite d’inspection des infrastructures aéroportuaires, débutée par l’aéroport international Ali Bongo Ondimba de Port-Gentil, que Brice Constant Paillat a annoncé le projet de réhabilitation des aéroports provinciaux que compte le pays. Des équipements qui selon le membre du gouvernement sont atteints par le défaut d’entretien mais connaissent aussi des problématiques d’ordre foncier.
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Avec un budget d’investissement arrêté à 2,5 milliards de FCFA dans la loi de finances 2022 pour le volet Transport aérien et par voie d’eau, l’opinion se demande d’où proviendront les financements pour supporter lesdits travaux de réhabilitation. Une interrogation d’autant plus légitime surtout lorsqu’on sait que la réhabilitation et la modernisation des aéroports avaient déjà été évoquées entre 2011 et 2013 pour un coût global de 41 milliards de FCFA, supporté par l’Etat gabonais et les bailleurs de fonds, respectivement à hauteur de 16 et 25 milliards de FCFA.
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De nombreuses questions restent en suspens concernant cet aspect. Le ministre des Transports Brice Paillat a-t-il effectué une étude de rentabilité dudit projet? Est ce que ledit projet a été élaboré en concertation avec les compagnies aériennes exerçant dans le ciel gabonais afin de comprendre s’il existe une réelle demande sur le marché? L’inexistence d’une compagnie aérienne nationale ne serait-elle pas un frein à la pérennité d’un tel projet? Autant de questions qui devraient interpeller le membre du gouvernement.