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Gabon : une hausse des importations contenue grâce au recul du secteur pétrolier

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En 2024, les importations du Gabon se sont établies à 2 318,5 milliards de FCFA, en hausse modérée de 1,2 % par rapport à 2023 (2 290,8 milliards), selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette progression limitée s’explique en grande partie par le recul des achats du secteur pétrolier, qui ont diminué de -2,3 %.

Un effet d’amortisseur lié aux importations pétrolières. Le volume global des importations a été porté par la hausse des « autres importations » (+8 %), comprenant notamment les intrants industriels, les biens de consommation et les produits pharmaceutiques. Sans le repli du secteur pétrolier, qui a vu ses importations reculer de 1 505,2 milliards de FCFA en 2023 à 1 470,1 milliards en 2024, la facture extérieure aurait été bien plus élevée.

Cette évolution traduit une moindre dépendance aux achats d’équipements et de produits liés à l’industrie pétrolière, dans un contexte de contraction de la production nationale et de baisse des prix à l’exportation.

Une pression croissante des importations hors pétrole

Si le ralentissement des importations pétrolières a permis de contenir la hausse globale, la dynamique observée dans les autres segments reste préoccupante. Les importations hors pétrole progressent de 785,6 milliards en 2023 à 848,4 milliards en 2024, reflétant une demande accrue en produits alimentaires, équipements industriels et biens de consommation.

Pour les économistes, cette tendance illustre la difficulté du Gabon à développer une production locale capable de substituer les importations. « Tant que les filières nationales ne montent pas en puissance, chaque choc externe sur les prix des denrées ou des intrants industriels se traduira par une vulnérabilité accrue », souligne un analyste.

Contenir la facture extérieure par la production locale

Avec une balance commerciale toujours excédentaire (+3 433,5 milliards de FCFA en 2024), le Gabon conserve une marge de sécurité. Mais la progression des importations hors pétrole pose un défi structurel. L’enjeu est désormais d’accélérer la transformation locale des ressources et de renforcer l’agriculture nationale pour réduire la dépendance aux importations alimentaires.

À défaut, le pays continuera d’être exposé aux chocs logistiques et financiers internationaux, limitant sa capacité à tirer pleinement parti de ses excédents commerciaux.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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