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Gabon : un réseau international de trafic d’ivoire devant le juge le 31 mai prochain

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Le 31 mai prochain, le Tribunal spécial de Libreville accueillera une audience concernant un vaste réseau international de trafic d’ivoire. Cette affaire a débuté il y a 10 mois avec une série d’arrestations effectuées à Lambaréné et Makokou par les antennes provinciales de la Police judiciaire (PJ), les directions provinciales des Eaux et Forêts et la direction de la lutte contre le braconnage, soutenues par l’organisation Conservation Justice.

C’est par le biais d’un communiqué daté du 27 mai 2024 que l’ONG Conservation Justice a annoncé l’ouverture de cette audience correctionnelle. Ce procès portera sur des cas de trafic international d’ivoire, transitant du Gabon vers le Cameroun et le Nigeria.

Braconnage en bande organisée?

Deux événements majeurs ont marqué cette affaire. En février 2024, Ibrahim Mohamadou, un trafiquant d’ivoire notoire a été arrêté par la douane nigériane. Considéré comme le cerveau principal de ce réseau, il opérait entre le Gabon, le Cameroun et le Nigeria depuis plusieurs années. Mohamadou avait déjà été arrêté au Cameroun en 2020 avec plus de 600 kilogrammes d’ivoire, en grande partie provenant du Gabon. Condamné à seulement quatre mois de prison, il a récidivé, étant dénoncé par des trafiquants arrêtés au Gabon en août 2023, puis arrêté de nouveau au Nigeria en 2024.

Du côté gabonais, les trafiquants ont été pris en flagrant délit de détention et de transport illégal de 21 défenses d’éléphants et quatre morceaux d’ivoire, totalisant 131 kilogrammes, ainsi que des munitions. Leur activité illégale s’étendait à plusieurs provinces gabonaises, notamment le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Ivindo, la Nyanga, la Ngounié, le Haut-Ogooué, le Woleu-Ntem et l’Estuaire.

L’arrestation de Mohamadou Ibrahim au Nigeria a révélé l’ampleur et la sophistication du réseau. Arrêté à MFUM en possession de 52 défenses d’ivoire pesant près de 200 kilogrammes, un pistolet et des munitions, il est soupçonné d’être le chef du réseau. Bien que jugé au Nigeria, ses complices seront jugés à Libreville. Cette affaire démontre les liens étroits entre les trafiquants au Gabon et les complicités locales et internationales.

10 ans d’emprisonnement pour trafic d’ivoire

Conformément aux dispositions légales en vigueur au Gabon, les présumés trafiquants d’ivoire encourent une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans selon l’article 390 du Code pénal. Ces peines peuvent doubler selon l’article 396 s’il est prouvé que les trafiquants faisaient partie d’une bande organisée. « Cela semble être le cas ici, puisque plusieurs personnes sont impliquées régulièrement et que les méthodes utilisées sont sophistiquées comme l’atteste le transport des ivoires au moyen des véhicules modifiés avec des compartiments secrets aménagés », a commenté l’ONG.

Conservation Justice appelle à «stopper le massacre d’éléphants» en réprimant sévèrement les responsables de ce trafic. La justice gabonaise, du Cameroun et du Nigeria, est donc appelée à agir fermement pour démanteler ces réseaux et protéger la faune africaine.

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