Gabon: un profil de crédit présentant désormais «un risque très élevé»
En présentant récemment son examen périodique des risques de crédit relatif au Gabon, l’agence de notation américaine Moody’s a une nouvelle fois souligné les difficultés du gouvernement aussi bien en matière de gestion budgétaire que de gouvernance. Fragilisant toujours un peu plus, la solidité budgétaire des finances publiques, celles-ci ont notamment conduit à une détérioration du profil de crédit du Gabon, qui affiche désormais « un risque très élevé ».
Comme il fallait s’y attendre au regard de la faiblesse du processus d’optimisation des dépenses publiques stigmatisé par l’acquisition d’une grosse soixantaine de véhicules de luxe dont le coût devrait avoisiner, voire dépasser le milliard de FCFA, la note de crédit souveraine du Gabon a encore été abaissée par l’agence de notation américaine Moody’s. Soulignant une énième fois les risques pesant sur la solidité budgétaire des finances publiques, l’agence a mis un carton jaune aux gestionnaires.
En effet, n’offrant désormais que peu de garanties aux investisseurs qui vont vraisemblement augmenter les taux d’intérêt pour se prémunir d’un potentiel défaut de paiement (déjà mis en exergue par les analystes de Goldman Sachs), le Gabon a donc été affublé d’un « caa1 » traduisant un affaiblissement du bilan suite à la chute du prix du pétrole. Soulignant également une « sensibilité » accrue aux risques aussi bien politiques que sociaux, cette notation signée Moody’s, rejoint donc les craintes de la Coface.
Si elle n’annonce dans l’immédiat, aucune dégradation des agrégats macroéconomiques dont la croissance du PIB qui devrait se situer à 1,2% cette année et 2,7% en 2022, cette publication de Moody’s informe néanmoins l’opinion, sur une nouvelle explosion de l’encours d’une dette publique qui culmine déjà à plus de 6300 milliards de FCFA. Révélateur également de la faiblesse des institutions et de la faible qualité de la gouvernance, ce « caa1 » reflète donc à lui seul, les différents maux dont souffre le pays.