Gabon : un mois de grève pour l’indépendance de la justice
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Ce jeudi 13 février 2025 marquera un mois de grève pour les magistrats gabonais, un mouvement de contestation d’ampleur inédit mené par le Syndicat National des Magistrats du Gabon (SYNAMAG). Loin d’être une simple revendication salariale, cette mobilisation soulève un enjeu fondamental pour l’État de droit : la fin de l’instrumentalisation de la justice et la garantie de son indépendance.
Dans un point de presse tenu le 7 février, le Synamag par la voix de son président, Landry Abaga Essono, a interpellé directement le président de la Transition, lui demandant de respecter ses engagements pris en septembre 2023 lors d’une audience avec les représentants du syndicat. « Monsieur le Président, vous êtes le garant du bon fonctionnement des institutions. Nous vous demandons solennellement de respecter la parole donnée et de permettre à la justice gabonaise d’être enfin indépendante et efficace », a-t-il martelé.
Une justice sous pression politique
Depuis plusieurs années, les magistrats dénoncent des tentatives de mainmise du pouvoir exécutif sur les décisions judiciaires. Pour eux, il est devenu inacceptable d’être les complices d’une justice instrumentalisée. « Nous refusons d’être les complices d’une justice sous tutelle politique. Une justice indépendante est le fondement d’un État de droit », a déploré Landry Abaga Essono.
Le SYNAMAG accuse le gouvernement de privilégier d’autres secteurs au détriment de la justice. Selon le syndicat, le ministère de la Justice refuse toute réforme de fond, arguant que les revendications des magistrats coûteraient 25 milliards de FCFA par an à l’État.
Un appel du Synamag à la solidarité nationale
Conscient des désagréments causés aux justiciables, le président du SYNAMAG, Landry Abaga Essono a tenu à présenter ses excuses aux citoyens gabonais, tout en les appelant à comprendre l’importance de cette lutte pour l’avenir du pays. « Nous demandons au peuple gabonais de comprendre que cette lutte, bien que contraignante aujourd’hui, est essentielle pour garantir leurs droits et libertés demain », a-t-il précisé.
Alors que le Gabon se prépare à une élection présidentielle cruciale en avril 2025, le bras de fer entre les magistrats et le pouvoir prend une dimension politique majeure. Si le Président de la Transition venait à briguer un mandat, il devra répondre à une question clé : quelle justice propose-t-il aux Gabonais ?
GMT TV